Les prisonniers palestiniens poursuivent leur grève de la faim

Le mouvement de grève de la faim des centaines de prisonniers palestiniens se poursuit depuis deux semaines, dans les geôles israéliennes pour mettre fin aux abus de l’administration pénitentiaire alors que les autorités d’occupation ont renforcé les sanctions à l’égard de ces détenus en transférant certains d’entre eux vers d’autres prisons. Entamée le 17 avril à l’occasion de la journée internationale des prisonniers palestiniens observée chaque année depuis plus de 40 ans, cette grève de la faim collective et inédite depuis 2013 a été initié par Marwane Barghouthi, en prison depuis 2002 et condamné par un tribunal militaire israélien à cinq peines de prison à perpétuité.

« Selon les informations dont nous disposons, 1.500 prisonniers refusent de se nourrir pour dénoncer leurs conditions de détention », a déclaré Amani Sarahneh, porte-parole du Club des prisonniers palestiniens, l’association qui fait autorité dans les Territoires occupés sur la question des détenus. Les prisonniers sont issus de toutes les mouvances politiques palestiniennes, notamment du Fatah et du Hamas. Les autorités d’’occupation israélienne ont annoncé qu’elles ne négocieraient pas avec les prisonniers palestiniens ayant entamé la veille une grève de la faim pour réclamer des conditions « dignes » de détention.

L’administration pénitentiaire israélienne a procédé à des transferts pour tenter de briser le mouvement de grève. Ainsi, M. Barghouthi et d’autres figures du mouvement, ont été envoyés vers d’autres prisons et placés à l’isolement, selon des sources palestiniennes citées par des médias. De plus, « l’administration pénitentiaire a confisqué tous les biens qui se trouvaient dans les cellules des grévistes », d’après le Club des prisonniers palestiniens. A rappeler que parmi les 6.500 Palestiniens actuellement détenus par Israël, figurent 62 femmes et 300 mineurs. Environ 500 d’entre eux sont sous le régime extra-judiciaire de la détention administrative qui permet une incarcération sans procès ni inculpation. Treize députés sont aussi emprisonnés. La dernière grève massive dans les prisons israéliennes remonte à février 2013, lorsque 3.000 Palestiniens avaient refusé de se nourrir, durant une journée, pour protester contre la mort en détention d’un des leurs (APS)