Les syndicats en appellent à l’intervention du président Bouteflika

Après plusieurs semaines,voire plusieurs mois dans certains secteurs, de grève, la situation sociale dans les secteurs de l’éducation et de la santé semble se diriger vers un pourrissement préjudiciable pour tout le monde. Le dialogue de sourds entre les syndicats autonomes et les ministères concernés n’a rien donné jusqu’ici. La criminalisation des mouvements de grève par la Justice et les mesures disciplinaires prises par la ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghebrit, à l’encontre des enseignants grévistes n’ont fait qu’envenimer les choses.

Pour contribuer à déminer le front social, le groupe parlementaire du MSP a demandé la constitution d’une délégation parlementaire composée de députés appartenant à toutes les tendances en vue de lancer une médiation entre le gouvernement et les syndicats autonomes. Dans ce cadfre, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Said Bouhadja a rencontré une délégation de médecins grévistes. Cependant, il a tenu à  affirmer que sa rencontre lundi avec les médecins résidents est intervenue « pour répondre à la volonté d’un groupe parlementaire », précisant que « l’APN ne peut pas se substituer aux instances ministérielles compétentes » pour mener le dialogue en cours avec les médecins grévistes.

De son côté, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a dévoilé mercredi à Alger la teneur de la nouvelle initiative, lancée par son parti visant à « trouver des solutions à la conjoncture socio-économique actuelle du pays ». « Cette initiative est une pétition, sous forme d’une lettre adressée au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lui demandant d’intervenir rapidement pour éviter de sombrer dans le chaos, vu la situation socio-économique actuelle du pays »0 Le PT compte réunir 1,5 million de signatures « pour l’arrêt de la politique d’austérité, la prise en charge des aspirations des jeunes et la protection de la propriété collective de la Nation, notamment à travers l’interdiction de toute forme de privatisation et l’instauration de l’impôt sur la fortune (ISF) ». Enfin, ayant compris que le gouvernement s’avère incapable de répondre à leurs demandes, le Cnapest et d’autres syndicats autonomes ont décidé de faire appel directement au président de la république.