L’évaluation de l’Accord d’association Algérie/UE bientôt validée

Le directeur de la coopération avec l’UE auprès du ministère des Affaires étrangères, Ali Mokrani, a déclaré que le Conseil d’association se réunira en mars  prochain à Bruxelles pour valider le document portant évaluation de l’Accord d’association Algérie/Union européenne. L’évaluation de cet accord va permettre aux deux partenaires de « centrer leurs relations », durant les prochaines années, sur un « rééquilibrage des intérêts » économiques notamment sur la diversification de l’économie algérienne, a indiqué M. Mokrani. « Nous sommes en train de travailler sur la prochaine programmation financière (2017-2020) qui viendrait accompagner les conclusions communes. Nous aurons ainsi réussi à remettre sur rail l’Accord d’association », estime le même responsable en précisant qu’il « n’a jamais été question de renégocier ou de réviser l’Accord, mais d’utiliser pleinement son potentiel dans le sens des intérêts mutuels ».

L’énergie « restera un secteur clé » avec l’UE, alors que les deux partenaires peuvent diversifier l’offre énergétique avec le développement des énergies renouvelables, et ce, dans le cadre du dialogue de haut niveau instauré entre les deux parties, qui devraient tenir prochainement une réunion ministérielle dans ce cadre. « Ce secteur est pleinement engagé, mais nous voulons aller au-delà de ce secteur »: la pêche, la technologie, les ressources humaines, l’industrie et l’agriculture « font partie des grands axes que nous avons mis en place pour les développer en commun durant les cinq à dix prochaines années », a-t-il ajouté. Pour rappel, un Conseil des ministres, tenu en octobre 2015, avait entendu et débattu une communication sur le partenariat entre l’Algérie et l’UE, présentée par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. Le Conseil des ministres avait, alors, considéré nécessaire de réévaluer les volets économique et commercial de l’Accord d’association avec l’UE qui n’a pas réalisé les objectifs attendus. D’autant plus que la chute des revenus extérieurs du pays, du fait de la crise du marché pétrolier, a rendu davantage nécessaire cette évaluation.

Une évaluation de l’impact de cet Accord d’association depuis son entrée en vigueur en 2005 jusqu’à 2015 montre que le cumul des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’UE n’a même pas atteint les 14 milliards de dollars sur les dix années, alors que les importations algériennes auprès de l’UE se sont chiffrées à 220 milliards de dollars durant la même période, soit une moyenne de 22 milliards de dollars/an. L’Accord d’association avait, pourtant, comme principal objectif de promouvoir les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’Europe et de développer les investissements européens en Algérie. En l’absence de communication sur les véritables acquis enregistrés par les négociateurs algériens dans le cadre du processus d’évaluation de l’Accord d’association, les observateurs s’inquiètent de l’abandon en cours de route du terme « révision » de l’Accord au profit du terme « évaluation » qui porte moins à conséquences. La correction des déséquilibres constatés dans la relation de coopération entre l’Algérie et l’UE durant la décennie 2005-2015 demandait plus qu’une « évaluation » selon les observateurs qui suivent de près ce dossier…