L’Italie ne compte pas renouveler son accord gazier avec l’Algérie

L’Italie ne compte pas renouveler son accord à long terme sur le gaz  avec l’Algérie en 2019. C’est ce que vient de révéler le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda. La première raison qui pousse les Italiens à préférer les contrats spot aux contrats à long terme est de nature purement économique. Les contrats spot coûtent moins cher aux pays importateurs. Ces derniers se tournent d’autant plus aisément vers les contrats spot que les sources d’approvisionnement semblent se diversifier.

Outre les sources traditionnelles (Russie, Norvège, Algérie, Libye), l’Italie compte beaucoup sur le futur gazoduc transadriatique (TAP) visant l’acheminement du gaz naturel azerbaïdjanais vers l’Europe. Ce projet revêt une importance stratégique pour l’Italie et la construction du gazoduc se poursuivra, a déclaré le ministre italien à la presse azerbaïdjanaise. Les Italiens invoquent également une autre raison, de nature géopolitique, pour leur refus de reconduire le contrat à long terme avec l’Algérie. »A présent, l’Italie importe 45 % du gaz russe. Les autres grands fournisseurs sont l’Algérie et la Libye ». Ces dernières, estiment les italiens, restent « des régions instables selon certaines sources européennes.

Reste à savoir si le futur gazoduc TAP pourra être achevé en 2019. Si tel n’est pas le cas, comment l’Italie pourra-t-elle combler son déficit de 14 milliards de m3 si elle ne peut plus compter sur le gaz algérien ? Comment l’Algérie va-t-elle accueillir la perspective de voir l’Italie et peut-être d’autres partenaires abandonner les accords à long terme ? Officiellement, l’Algérie a réagi modérément aux déclarations du ministre italien. Le ministre Algérien de l’Energie a préféré parler d’un « problème italo-italien » et s’est contenté de dire que l’Algérie comptait valoriser son gaz localement. Pour les observateurs interrogés, les pressions européennes pourraient s’avérer positives à long terme puisqu’elles pousseront l’Algérie à mieux valoriser son gaz pour développer son industrie locale et à se tourner plus vite vers les énergies renouvelables.