L’opération bikini à la plage rencontre un grand succès

Les campagnes rétrogrades diligentées par des illuminés sur des plages algériennes contre le droit des femmes algériennes de se baigner librement avec le maillot de leur choix commencent à révolter des femmes algériennes qui n’entendent pas se laisser dicter leur conduite par des hommes d’un autre temps. Parti de la ville d’Annaba, un mouvement féminin en faveur du bikini sur les plages est en train de gagner plusieurs villes côtières algériennes. Le mouvement compte déjà plusieurs milliers de femmes.

Au départ, le mouvement est né d’un appel sur internet appelant les femmes de la ville d’Annaba à se vêtir de leur maillot de bain sur les plages. Comme on pouvait s’y attendre, ce mouvement ne va pas sans susciter des résistances auprès de jeunes hommes gagnés par la fièvre intégriste. Des commentaires rétrogrades et haineux se sont propagés sur la toile contre l’opération « maillot de bain sur les plages ». « Où sont vos pères ?! », « Allez-vous rhabiller », « Filles faciles »… Une campagne a même été lancée pour contrecarrer l’opération maillot de bain, avec ce commentaire : « Je me baigne avec mon hijab, je laisse la nudité aux animaux. »

Pour les observateurs, ce mouvement des femmes algériennes exprime une révolte légitime contre des comportements violents qui se sont multipliés ces derniers temps sur les plages algériennes. Des énergumènes sillonnent les plages avec des mégaphones et pressent les femmes de se vêtir. Dans de nombreux cas, de jeunes hommes excités prennent des photos de jeunes filles en bikini et menacent de les publier sur les réseaux sociaux. Ce genre de comportements connaît parfois des dérives violentes. En l’absence d’une réaction ferme des autorités, ces violences peuvent dégénérer jusqu’à menacer la paix civile. Les observateurs interrogés conseillent une intervention mesurée des autorités pour imposer le respect de la loi sur les plages et les lieux publics dans la mesure où la Constitution et les lois algériennes garantissent à chacun les libertés individuelles fondamentales.