Emmanuel Macron humilie le président burkinabé chez lui

Le périple africain du président français, Emmanuel Macron, qui doit le conduire au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana, était censé montrer que la France est disposée à ouvrir une nouvelle page dans ses relations avec l’Afrique. A voir comment le président français s’est comporté lors de son discours devant plusieurs centaines d’étudiants de l’université de Ouagadougou, il sera difficile de croire que Macron a rompu avec les vieilles habitudes de la Françafrique.

Certes, Macron s’est même permis le luxe de rendre hommage au « Che » africain Thomas Sankara et a promis de déclassifier les documents secret défense en rapport avec son assassinat, ce qui lui a valu l’ovation des étudiants burkinabés. Mais il a suffi de quelques questions embarrassantes de la part d’étudiants pour que le naturel colonial et paternaliste revienne au galop. A une question relative à la possibilité d’installer une centrale électrique pour faire face aux coupures fréquentes du courant, le président français s’est énervé et a rétorqué aux étudiants burkinabés que ce n’est pas son travail de régler le problème de l’électricité dans leur pays mais celui de leur président qui était à ses côtés.

A la suite de cette intervention du président français, le président burkinabé, Roch Kaboré, a quitté la salle, sous les huées des étudiants, sans qu’on sache exactement pourquoi mais on peut imaginer qu’il s’agissait d’une réaction de mécontentement de sa part. Le président Macron en a profité pour rajouter une louche puisqu’il s’est permis d’apostropher le président burkinabé en lui disant « reste ! » avant d’ajouter sous forme de boutade : « Il est allé réparer la climatisation » provoquant des rires dans la salle. Pour les observateurs,  en ne se doutant même pas qu’il pouvait créer un incident diplomatique par ses déclarations inopportunes, le président français n’a pas seulement fait preuve de légèreté mais a dévoilé publiquement les sentiments de nature coloniale qui continuent d’habiter l’inconscient des hommes politiques français.