Mise en place d’un Fonds régional de gestion du risque acridien

Les dix pays membres de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale de l’Afrique (Clcpro) ont approuvé mardi à Alger la mise en place d’un fonds régional de gestion du risque acridien qui les aidera à renforcer leur stratégie de lutte préventive contre cet insecte ravageur. Les dix pays de la Clcpro (siège à Alger) sont l’Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie, Mali, Niger, Burkina-faso, Tchad et le Sénégal « La mise en place d’un fonds régional va contribuer à une meilleure gestion de l’activité acridienne en permettant aux différents mécanismes d’intervention d’opérer en temps opportun et d’activer les stratégies nationales de lutte », a indiqué le ministre de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdessalam Chelghoum, qui a présidé la deuxième réunion des ministres chargés de la lutte antiacridienne des dix pays membres de la Clcpro.

Ce  fonds de six (6) millions de dollars sera alimenté par les contributions de chaque pays membre et par d’autres donateurs souhaitant apporter un soutien à cette stratégie. « Ce mécanisme va fonctionner dans la logique de la prévention et non pas en cas d’invasion », a précisé M. Chelghoum. Selon lui, l’adoption d’une approche régionale de lutte contre le criquet pèlerin est la « seule solution » pour y faire face, ajoutant qu’avec la menace récurrente des criquets, une feuille de route commune s’avère nécessaire. M. Chelghoum a rappelé, à ce titre, les dégâts occasionnés par l’invasion acridienne pendant la période 2003-2005 qui a coûté 570 millions de dollars en termes de financement, alors que des pertes de récoltes et de pâturages étaient considérables. Les pays de la région ont dû également traiter 13 millions d’hectares (ha) avec des pesticides avec des effets néfastes sur l’environnement.

Présent à cette rencontre, le représentant régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du nord, Abdessalam Ould Ahmed, a considéré que ce mécanisme innovant de financement permettra aux pays de la région de réagir à une situation acridienne avant d’atteindre une situation critique. « Il est souvent difficile de mobiliser des fonds auprès des partenaires alors que le temps est compté. Cette situation est la cause majeure des crises qui surviennent par la suite », a-t-il observé. Il a aussi salué les avancées enregistrées en matière de lutte préventive contre ce ravageur dans la région occidentale puisque les équipes de lutte sont parvenues à empêcher la formation d’essaims de criquets. Néanmoins, la région occidentale fait face à de nouveau défis telle l’insécurité qui règne dans le Sahel, notamment au Mali, créant des « zones d’ombre » où les équipes de lutte ne peuvent pas avoir des informations sur la résurgence de ce fléau, a-t-il avisé. L’autre défi réside dans les changements climatiques qui amplifient les risques d’invasion et entravent la lutte préventive, selon le même responsable (APS)