Missile RBS-15 : La marine algérienne a-t-elle fait le mauvais choix ?

Les forces navales algériennes viennent de prendre possession de la première frégate de la classe Al Radi’ fabriquée sur les chantiers navals allemands. Une seconde frégate du même type est attendue avant la fin de l’année en cours. Une des particularités de ces frégates est l’armement dont une partie est d’origine suédoise. Il s’agit du missile RBS-15 Mk3. Or, il semble que ce missile commandé également par la marine allemande pour ses frégates connaisse de sérieux problèmes. Dans un rapport de la cour fédérale des comptes, la Bundesrechnungshof, les notes critiques émises en 2004 par le bureau régional de contrôle de la ville de Coblence sont confirmées. Il s’agit notamment de la nécessité d’améliorer le radar de navigation GPS pour la capacité d’attaque des cibles terrestres, de doter le missile d’une nouvelle turbine à gaz pour tripler la portée en plus de la nécessité de convertir les commandes pour passer de l’analogique au numérique. Cependant, la Bundeswehr avait estimé que le risque était modéré dans la mesure où la technologie pour y remédier était disponible sur le marché allemand.

Les observateurs se demandent si du côté algérien, les négociateurs avaient pris en compte cet élément même s’ils tendent à minimiser le problème d’un point de vue strictement militaire. Dans le cadre fixé par la doctrine purement défensive des Forces navales algériennes, la capacité d’attaque de cibles navales leur apparaît autrement plus importante que celle d’objectifs terrestres. En effet, dans l’environnement géostratégique régional de l’Algérie, les cibles terrestres peuvent être affectées aux Forces aériennes qui disposent de vecteurs d’attaque de précision à longue portée dans leur arsenal de missiles air/sol.

Les observateurs estiment néanmoins que l’aspect militaire n’est pas le seul qui doit être pris en compte puisque l’élément financier a aussi son importance. Ces observateurs semblent remettre en question le choix d’un missile à 2 millions d’euros/pièce lorsque ce dernier a échoué, à plusieurs reprises, à atteindre des cibles en surface lors des essais. Reste à savoir si les négociateurs algériens avaient ou non prévu une solution à ce problème qui réponde à la fois aux exigences opérationnelles et aux contraintes budgétaires.