Bouteflika nomme Nourredine Bedoui à la tête du gouvernement

On savait que les jours d’Ahmed Ouyahia étaient comptés. Une des figures les plus impopulaires du système part. Il a été remplacé par Nourredine Bedoui (59 ans) qui occupait depuis 2015 le poste de ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, après avoir géré le portefeuille de la Formation et de l’Enseignement professionnels. Diplômé de l’Ecole nationale administration (ENA), M. Bedoui avait été magistrat à la cour des comptes, pour ensuite occuper le poste de sous-directeur de la réglementation à la wilaya d’Alger. Directeur de l’administration à Tizi Ouzou et Annaba, il sera promu ensuite chef de la daïra de Bologhine (Alger) et Ain Touila  (Khenchla), avant d’accéder au poste secrétaire général de la wilaya d’Oran. Durant sa carrière dans les collectivités locales, il avait été à la tête de plusieurs wilayas, à savoir, wali de Sidi-Bel-Abbès, Bordj Bouarreridj, Sétif et Constantine.

Nourredine Bedoui était réputé proche de Nacer Bouteflika, l’autre frère du président Bouteflika, moins médiatisé que son frère Saïd. S’il l’est toujours, cela signifie que le clan Bouteflika continue d’avoir une certaine influence sur les nominations aux hautes fonctions de l’Etat. Mais la versatilité des hommes politiques algériens est telle qu’il ne serait pas étonnant si le nouveau premier ministre venait à changer ses allégeances au profit d’un autre dignitaire plus puissant.

Donné par les médias proches du clan Bouteflika comme futur premier ministre, Ramtane Lamamra a hérité en fin de compte du poste de vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères. La nomination de Lamamra à la tête des affaires étrangères est sans doute un clin d’oeil aux capitales occidentales auxquelles ce personnage convient parfaitement. Pour les observateurs, la nomination de Lamamra à ce poste s’explique aussi par la volonté du pouvoir de gagner les faveurs de la Kabylie travaillée plus que jamais par de puissants courants dissidents.

S. Nasri