Ouyahia justifie le recours au financement non conventionnel

Le premier ministre, Ahmed Ouyahia  est revenu devant les membres de l’APN sur les questions financières de l’heure et notamment sur la question du financement non  conventionnel. A cet égard, M.Ouyahia a souligné que le « gouvernement n’a rien inventé », réfutant toutes  les rumeurs relayées au sujet des conséquences du recours au financement  non conventionnel à l’instar de l’augmentation de l’inflation à des niveaux  élevés, le recul du pouvoir d’achat du citoyen et la dépréciation de la  valeur de la monnaie nationale. M. Ouyahia n’a pas défini la valeur effective de la masse monétaire qui  sera injectée dans l’économie nationale à travers le financement non  conventionnel, soulignant dans ce sens: « ce financement est une affaire de  gestion économique pour une période de cinq ans maximum qui dépend de  données purement économiques, loin des calculs politiciens ».

Il a fait savoir à ce propos que le recours du gouvernement au financement  non conventionnel évitera au pays une crise financière aiguë, précisant que  « le temps prouvera si le gouvernement avait raison ou tort d’adopter cette  mesure, d’autant que les experts et les membres du gouvernement procéderont  à l’étude de l’efficacité de cette mesure au cours des six prochains mois ». M. Ouyahia a indiqué que le gouvernement se dirigera, d’année en année, et  jusqu’en 2022 vers la réduction de la valeur de ce financement par la  Banque centrale, pour assurer la gestion et réaliser l’équilibre  budgétaire. Il a insisté par ailleurs que le gouvernement se base sur les données  officielles de la Banque centrale concernant la valeur du dinars par  rapport aux prix du dollar et de l’euro au niveau du marché international,  expliquant que la rumeur faisant état d’une éventuelle inflation et  dépréciation du dinar ont favorisé l’augmentation de la valeur de la devise  sur la marché informel.

S’agissant des appréhensions concernant le recours du gouvernement à  l’impression des billets de banques, ce qui induira une inflation de la  masse monétaire, M. Ouyahia a rassuré que « la masse monétaire dont dispose  le pays n’équivaut pas la valeur des réserves de change, qui est estimée à 14.500 milliards de dinars ».  Les réserves de change de l`Algérie se sont établies à 103 milliards de  dollars à fin août 2017, a rappelé le Premier ministre qui prévoit un recul  des réserves de change à 102 milliards de dollars en septembre en cours. M. Ouyahia a rassuré l’opinion publique que les fonds de la fiscalité  recouvrée au 14 septembre en cours, permettront de verser les salaires des  fonctionnaires pour les prochains mois. Détaillant les données financières, M. Ouyahia a révélé que jusqu’au 31  août dernier, la masse monétaire à la Banque centrale était de l’ordre de  50 milliards de DA, tandis qu’elle a atteint le 14 septembre en cours, 360  milliards de DA, et ce, grâce aux fonds de la fiscalité recouvrée.