Ouyahia répond aux détracteurs du pouvoir

Dans sa dernière sortie médiatique, le leader du RND, Ahmed Ouyahia n’a pas mâché ses mots pour répondre aux opposants qui n’ont pas hésité ces derniers temps à crier à la « militarisation » du système politique algérien suite aux derniers changements opérés au sein du DRS. « Ceux qui critiquent l’armée aujourd’hui se bronzaient durant les années 90 sous la protection des chars. Non, l’Algérie ne se dirige pas vers un État militaire. C’est l’armée qui a protégé le pays et c’est grâce notamment à ses sacrifices que nous sommes aujourd’hui ici libres de s’exprimer ». Revenant à la restructuration des services du DRS qui a fait couler beaucoup d’encre, Ouyahia a déclaré : « Hamdoulilah, les gens qui critiquaient le DRS et le général Toufik ont compris aujourd’hui que le DRS fait partie des appareils de l’État ». Ouyahia a rendu hommage à l’ex-patron du DRS avant de critiquer ceux qui voient en la restructuration du DRS une volonté de la part du Président de « casser un service de sécurité ».

Évoquant les derniers évènements qui ont suscité la polémique comme l’arrestation du général à la retraite Hocine Benhadid et la fermeture de la chaîne El Watan TV suite aux menaces publiques proférées par l’ancien chef de l’AIS, Madani Mezrag, à l’encontre du président de la république, Ahmed Ouyahia s’est montré ferme.  « Comme citoyen et chef d’un parti politique, j’appelle tout le monde à maitriser sa langue. L’État ne peut plus rester spectateur. Les polémiques n’arrangent pas le pays », a-t-il dit. Pour lui, « il y a des limites qui sont infranchissables, sous aucun prétexte». A cet égard, Ouyahia a tenu à préciser que « La presse doit savoir que la liberté d’expression n’est pas au détriment de l’Algérie». Concernant Madani Mezrag, Ahmed Ouyahia a répondu : « Cette personne a fait une première déclaration. Il a eu une réponse de l’État. Il a fait sa deuxième déclaration. Il s’est corrigé et c’est tant mieux ».

Dans la même déclaration, Ahmed Ouyahia s’est attaqué au dirigeant du MAK, Ferhat Mehenni sans le nommer : « 99% des Algériens sont fidèles au message du 1er Novembre à l’exception d’une minorité. C’est le cas malheureusement de ce fils du chahid qui va chez les juifs pour vendre le pays » en ajoutant que « l’objectif dépasse l’autonomie de la Kabylie, mais s’inscrit dans le cadre d’un projet visant la destruction de l’Algérie ». « L’intérêt national, les danger qui guettent le pays ne relèvent pas de la langue de bois », a-t-il affirmé. « Bien au contraire, l’Algérie était sur la liste et elle le restera », a souligné le Secrétaire général du  RND. Ce dernier a consacré une large partie de son discours à l’intérêt de la stabilité. Il cite les cas de la Libye et de la Syrie « qui paient aujourd’hui cher et avec le sang les conséquences de l’instabilité », selon lui. Pour Ahmed Ouyahia, le danger ne vient pas seulement de l’extérieur. L’Algérie est menacée aussi par l’intérieur. La menace émane également de ceux qu’il a appelé les « partisans de la transition».

Selon les observateurs, en mettant l’accent sur les menaces externes et internes qui visent la stabilité des institutions et en soutenant la restructuration du DRS tout en rendant hommage à son ancien patron, le général Toufik, Ahmed Ouyahia cherche à se présenter sous l’habit de l’homme d’Etat qui s’élève au-dessus des luttes de personnes et de factions qui se déroulent dans les coulisses du pouvoir. La mise en exergue du danger que constitue le MAK pour l’unité de l’Algérie apparaît de ce point de vue comme une offre de service aux décideurs. Le discours virulent d’Ahmed Ouyahia à l’endroit de Ferhat Mehenni peut être décrypté ainsi selon ces observateurs: Un président kabyle serait mieux placé qu’un autre pour contrecarrer les complots qui visent l’Algérie à partir de la Kabylie…