Photo : La réponse civilisée des citoyens de Ouargla à leurs détracteurs

Par une canicule qui dépasse parfois les 50 degrés, les citoyens de la ville de Ouargla continuent leur mobilisation pacifique pour faire valoir leurs droits sociaux au premier rang desquels, le droit à la citoyenneté pleine et entière. Au lieu de prendre ses responsabilités et de répondre positivement aux revendications légitimes de la population, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, n’a pas hésité, comme à son habitude, à s’attaquer bassement au mouvement social. « Les troubles et l’anarchie ne règleront pas les problèmes » a déclaré le premier ministre.

Ahmed Ouyahia reconnaît visiblement qu’il y a des problèmes mais il s’attaque à la méthode choisie par les citoyens pour faire entendre leur voix. Selon les observateurs sur place, le premier ministre a commis au moins deux erreurs de jugement. La première, à supposer qu’il y  ait eu trouble à l’ordre public, il a oublié que les citoyens de la wilaya de Ouargla n’ont pas commencé leur mouvement de protestation sociale la semaine dernière. Ils ne cessent de crier leur désarroi depuis des années. Les pouvoirs publics répondent à chaque fois par des promesses non tenues, le louvoiement pour gagner du temps et les tentatives de division du mouvement comme par exemple le fait d’avoir proposé des emplois à quelques cadres du mouvement social pour casser ce dernier.

La seconde erreur du premier ministre qui montre à quel point il ignore la réalité du terrain, à moins qu’il ne s’agisse d’un propos mensonger délibéré,  c’est que les observateurs présents à Ouargla ne nous ont signalé aucun dépassement qui pourrait être assimilé à un trouble de l’ordre public. Les citoyens ont boycotté un spéctacle raï pour alerter les autorités sur l’urgence de leurs problèmes sociaux et c’est leur droit d’exiger que l’argent public soit dépensé selon les priorités fixées par la population locale et non selon les désirs de la bureaucratie d’Alger. Dans leur mobilisation pacifique, les citoyens de Ouargla ont montré un degré de maturité et de civilisation élevé. Comme le montre la photo ci-dessus, ils se sont contentés de faire leur sit in sur le trottoir pour ne pas perturber la circulation sur la voie publique. Dans d’autres wilayas du nord du pays, il arrive que des citoyens ferment la route et brûlent des édifices publics pour un oui ou pour un non sans que le premier ministre et ses porte-voix des médias algérois ne montent au créneau pour dénoncer les « troubles et l’anarchie ».