Plaidoyer en faveur de la décentralisation de l’action publique

Les participants aux travaux de la rencontre gouvernement-walis à Alger ont recommandé durant le premier atelier sous le thème « la décentralisation, unique option pour l’action publique », d’accélérer la cadence de l’examen de tous les projets de loi qui concernent la consécration de la décentralisation. A la tête de ces projets de loi figure le projet du code unifié des collectivités territoriales et celui de la fiscalité locale outre l’élaboration d’un nouveau projet de loi unifié pour la décentralisation qui sera le cadre général de l’action des services de l’Etat tant centraux que locaux, le soutien au rôle du wali en tant que représentant de l’Etat et délégué du gouvernement et celui des élus locaux, tout en appelant à la mise en oeuvre progressive de cette politique selon une feuille de route préétablie en fonction des priorités à moyen et long terme.

Les participants ont proposé nombre de mesures d’urgence en vue d’assurer l’efficacité du service public, à savoir la mission confiée à l’administration centrale de l’Etat pour les questions et aspects relatifs à l’élaboration des politiques générales dans le cadre d’une action gouvernementale coordonnée, la révision de l’organisation des services administration de la wilaya et de la commune et des services extérieurs de l’Etat au  niveau local, outre le soutien au rôle du conseil de wilaya en tant que mécanisme consultatif et l’élaboration d’un texte réglementaire relatif à la gestion du conseil de wilaya. Entre autres mesures, le renforcement du rôle du wali, le transfert de l’octroi de toutes autorisations et accréditations relatives aux projets et aux dossiers à dimension locale aux autorités locales en permettant à cette dernière de disposer des structures publiques non exploitées et entièrement réalisées aux frais du budget de l’Etat, soit par leur réaffectation à d’autres services publics ou leur exploitation économique en partenariat entre les collectivités locales et les opérateurs économiques.

Pour les observateurs, le plaidoyer en faveur de la décentralisation de l’action publique, notamment en matière de développement économique et social, est le bienvenu dans la conjoncture actuelle marquée par la montée en puissance de mouvements protestataires à l’intérieur du pays qui réclament une redistribution plus équitable des ressources nationales. Cependant, les mêmes observateurs s’interrogent sur la pertinence des projets de décentralisation proposés par le gouvernement algérien en l’absence d’une réelle volonté politique en vue d’asseoir un véritable équilibre régional  en faveur des wilayas du sud et des Hauts Plateaux. En effet, la plupart des experts en développement territorial estiment que les contraintes géographiques devraient plutôt encourager la transition vers un nouveau découpage politique et administratif basé sur des régions économiquement viables avec des responsables élus par la population locale et dotés de véritables prérogatives.