Rebrab met à la disposition de Ali Ghediri une villa à Hydra

Selon le site Maghreb Intelligence, le milliardaire algérien, Issad Rebrab, aurait mis à la disposition du candidat Ali Ghediri une villa située sur les hauteurs d’Alger, à Hydra. « Nous avons, effectivement, appris auprès de plusieurs sources concordantes que le QG d’Ali Ghediri situé à Hydra est un cadeau offert par le patron du groupe CEVITAL, le premier groupe privé en Algérie. Il s’agit d’une luxueuse villa appartenant à Rebrab est située au 3 rue des Jardins à Hydra à Alger. Le soutien logistique de Rebrab démontre que la première fortune du pays s’est positionnée clairement à l’encontre du clan présidentiel avec lequel les relations sont très tendues et même explosives. Tous les projets d’Issad Rebrab sont bloqués ou ralenti par le pouvoir algérien. Ali Gehdiri est la dernière alternative qui s’offre à Rebrab pour espérer un changement politique en sa faveur en Algérie. » peut-on lire sur le site français.

Il est de notoriété publique que le candidat Ali Ghediri a rencontré l’homme d’affaires et patron de presse, Issad Rebrab pour parler notamment des prochaines présidentielles prévues pour le 18 avril. La rencontre entre un candidat aux présidentielles et un homme d’affaires de la stature de Rebrab- qui est classé faut-il le rappeler première fortune du pays- est quelque chose de tout à fait normal selon les observateurs. Mais ce qui poserait problème selon ces observateurs c’est que l’alliance qui se profile entre le candidat Ali Ghediri et le patron du groupe Cevital risque de mettre à mal les prétentions politiques du candidat qui aime à se présenter comme le candidat de la « rupture » et du « changement ». De quelle rupture et de quel changement peut-il parler s’il n’hésite pas à s’allier avec un homme d’affaires comme Rebrab qui a constitué sa fortune dans les conditions suspectes de la décennie noire grâce à la complicité des généraux Touati et Toufik. Dans son ouvrage-dont seule la version électronique a pu être éditée- l’ancien premier ministre Belaid Abdesslem est revenu sur l’épisode qui a vu les décideurs de l’époque octroyer la moitié d’un prêt de la Banque mondiale soit la somme de 100 millions de dollars à deux hommes d’affaires connus pour leur proximité avec le pouvoir qui n’étaient autres que MM. Rebrab et Kouinef. Les déboires récents de M. Rebrab avec le régime de Bouteflika ne doivent pas cacher le fait qu’il na profité du système et qu’il continue d’en profiter même s’il souhaite toujours plus.

L’alliance entre le candidat Ali Ghediri et l’homme d’affaires Issad Rebrab pose également d’autres questions plus politiques. Issad Rebrab ne fait pas seulement des affaires. Il fait aussi de la politique au moins indirectement en tant que patron de presse. Il possède le quotidien Liberté -dont la ligne éditoriale est connue de tous- et a failli prendre le contrôle d’El khabar TV. Issad Rebrab est connu pour sa proximité avec la mouvance identitaire kabyle et ses différentes expressions politiques -le RCD notamment-. La porosité de la mouvance identitaire kabyle étant ce qu’elle est, il n’est pas exclu qu’une partie de l’argent qui circule dans cette mouvance arrive à ses expressions les plus radicales à l’instar du MAK. Les liens de cette mouvance avec des puissances étrangères constituent un secret de polichinelle. En s’alliant avec le financier numéro un de cette mouvance politico-culturelle ou pire encore en acceptant d’en être l’otage par le biais du financement de sa campagne, le candidat Ali Ghediri prend le risque d’apparaître finalement comme le candidat d’une mouvance qui – quoi que minoritaire- cherche à imposer son hégémonie politique, économique et culturelle contre la volonté de la majorité des Algériens et ce, grâce à son alliance avec les cercles néocolonialistes français qui rêvent de reprendre les positions perdues en Algérie.