Réunion à Paris pour relancer les négociations israélo-palestiniennes

La communauté internationale, réunie à Paris à l’initiative française, examine dimanche toutes les conditions favorables à la relance des négociations israélo-palestiniennes, bloquées depuis 2014. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a assuré dans son allocution d’ouverture des travaux de la conférence sur le Proche-Orient, qui se déroulent à huis clos, que les initiateurs de la conférence « n’ont pas d’autre but que la paix ». Il a souligné que les participants, les représentants de 70 Etats et organisations, tenteront durant cette journée de « recréer les conditions d’une négociation » pour les deux parties en conflit et « tracer des pistes d’actions pour les semaines et mois à venir, afin de maintenir une dynamique ». Le ministre français a indiqué qu’il n’y a « pas de temps à perdre », en raison de « l’urgence nécessité » de mobiliser la communauté internationale afin de remettre les eux parties autour d’une table de négociations, réitérant que la solution à deux Etats a été réaffirmée par la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

Trois groupes de travail ont été constitués. Il s’agit du groupe de travail « Société civile », rassemblant une dizaine de pays et présidé par la Suède, qui a mené de nombreuses consultations en Israël et dans les territoires palestiniens auprès d’organisations issues des sociétés civiles des deux parties en conflit. Le deuxième groupe s’est penché sur le dossier économique pour examiner et proposer à la conférence les incitations économiques que pourra apporter la communauté internationale aux deux parties en cas d’accord de paix. Le dernier groupe de travail, rassemblant une quinzaine de pays et présidé par l’Allemagne, a examiné, quant à lui, les possibilités de consolider les capacités étatiques palestiniennes. Dans ce contexte, précisent les organisateurs, le Premier ministre palestinien a présenté, en octobre dernier, une « stratégie étatique palestinienne » présentant des actions « concrètes » à mener pour préparer les Palestiniens au plein exercice des droits et obligations d’un Etat souverain.

Les observateurs restent sceptiques quant aux perspectives concrètes de cette initiative française. Le gouvernement israélien n’a pas caché son hostilité à l’égard de cette initiative. Les Etats-Unis participent à la réunion mais sans trop de conviction. Par ailleurs, les observateurs se demandent si la solution à deux Etats à laquelle s’accroche la « communauté internationale » n’est pas dépassée par la politique de colonisation israélienne qui enlève désormais au futur Etat palestinien toute viabilité. Les observateurs les plus sérieux se demandent si la politique de colonisation israélienne ne remet pas à l’ordre du jour la vieille position de l’OLP en faveur d’une Palestine unitaire, libre, démocratique et multiconfessionnelle, position que le rapport des forces actuel renvoie à un futur indéterminé.