Risque de catastrophe humanitaire dans le nord de l’Irak

Des activistes irakiens viennent de tirer la sonnette d’alarme sur les réseaux sociaux à propos du risque imminent d’une catastrophe humanitaire qui pourrait toucher plusieurs centaines de civils déplacés suite aux combats entre les forces gouvernementales et l’organisation Etat islamique (EI) près de la localité de Charqat, dans l’arrondissement de Salah Eddine situé dans le nord de l’Irak. Parmi ces déplacés qui risquent de mourir de faim et de soif se trouvent de nombreux enfants. Les activistes irakiens ont imputé la responsabilité de la catastrophe humanitaire aux autorités gouvernementales irakiennes qui n’ont rien fait pour prévenir cette situation.

La situation que vivent actuellement les civils de Charqat rappelle le sort vécu il y a quelques semaines par les habitants de Falloujah quand ils ont été obligés de fuir leur ville en proie aux bombardements de l’armée irakienne et de ses alliés iraniens et occidentaux après avoir subi les exactions de l’organisation Etat islamique (EI). Les associations des droits de l’Homme estiment à 20 000 personnes le nombre de civils de Falloujah qui continuent à être internés par les forces gouvernementales.

Sous couvert d’une guerre pour libérer les villes irakiennes tombées entre les mains de l’Etat islamique (EI), l’armée gouvernementale irakienne aidée par des miliciens chiîtes, des Pasdarans iraniens et des Peshmergas kurdes, en plus de la couverture aérienne occidentale, est accusée de perpétrer des actions de représailles contre la population arabe sunnite. Les associations locales de défense des droits de l’homme parlent d’une véritable opération de nettoyage ethnique et confessionnel dans plusieurs localités irakiennes. Le risque de catastrophe humanitaire dans le nord de l’Irak s’accroît gravement à la veille du lancement de l’offensive gouvernementale en vue de reprendre la grande ville du nord du pays, Mossoul tombée en 2014 entre les mains de l’Etat islamique (EI).