L’agence Standard & Poor’s s’inquiète du risque géopolitique Algérie

Après le diagnostic pessimiste de l’économiste français Nicolas Bouzou, c’est au tour d’un autre expert de s’inquiéter des conséquences de la crise pétrolière sur les équilibres économiques et politiques en Algérie. Jean-Michel Six, chef économiste chez l’agence de notation financière internationale Standard & Poor’s, en charge de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique, a cité l’Algérie parmi les pays producteurs de pétrole, comme le Nigéria, qui sont très touchés par l’effondrement des cours et qui présentent à ce titre un risque au niveau géopolitique. « Ce qui m’inquiète énormément c’est que dans tous ces cas on sait que dans la plupart des économies que nous venons de citer qu’il existe aussi un risque géopolitique dans ces pays », a déclaré Jean-Michel Six dans un entretien accordé au journal Les Echos publié ce lundi.

L’expert explicite son diagnostic alarmiste en ces termes : « On ne peut pas simplement dire c’est un ajustement de marché, c’est un prix de marché qui se cherche, on va trouver un nouveau prix de pétrole et on verra bien parce qu’entre-temps, toutes ces économies encore très fragiles sur le plan de la gouvernance en particulier, pas besoin de faire un dessin, présentent des risques géopolitiques » Selon l’expert de l’agence internationale « il faudrait certainement quelque chose comme une conférence internationale qui essaie de se pencher sur les revenus de ces pays, parce que le risque géopolitique pour nos pays [européens] est tout à fait considérable »,

Le pronostic particulièrement alarmiste de cet expert ne doit pas être pris à la légère dans la mesure où Standard & Poor’s est l’une des trois principales agences de notation financière, avec les agences Moody’s et Fitch et qu’elle a, à ce titre, une grande influence sur la prise de décision des investisseurs et des gouvernements européens dans une conjoncture où où notre pays a plus que jamais besoin d’attirer de nouveaux investisseurs étrangers relancer l’appareil industriel national, limiter les importations et réserver les recettes pétrolières en net recul aux dépenses publiques.