Un bombardement de la coalition internationale fait 60 morts en Syrie

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), près de 60 civils syriens ont péri mardi dans des raids de la coalition internationale dans la province d’Alep. Il pourrait s’agir du plus lourd bilan civil depuis le début de ces frappes menées sous l’égide des États-Unis. . Selon Rami Abdel Rahmane, le directeur de cette organisation basée à Londres, les habitants du village d’al-Toukhar, près du fief jihadiste de Minbej, fuyaient les combats quand les avions de la coalition ont mené des frappes à l’aube. « Il y a eu au moins 56 morts civils, dont 11 enfants, et des dizaines de blessés, dont certains grièvement atteints », a-t-il précisé. D’autres sources citées par la chaîne Al Jazzera parlent de plus de 125 morts. Amnesty international a appelé la coalition internationale à « redoubler d’effort pour empêcher la mort de civils et à enquêter sur de possibles violations du droit humanitaire international ».

Minjeb est une localité stratégique pour les jihadistes qui s’en servent comme carrefour d’approvisionnement depuis la frontière turque vers les zones sous leur contrôle dans le nord de la Syrie. La ville est d’ailleurs visée depuis les 31 mai par une offensive terrestre des Forces démocratiques syriennes (FDS), officiellement une alliance de combattants arabes et kurdes de Syrie mais qui est en fait une organisation autonomiste kurde soutenue par les Etats-Unis et qui entretient des relations ambigües avec le régime syrien. Appuyées par les frappes de la coalition, les FDS tentent d’avancer en direction du centre de Minbej mais l’EI résiste en menant plusieurs contre-attaques, a affirmé mardi le commandement militaire américain. La ville a été assiégée des quatre coins ne laissant aucune issue de secours aux milliers de civils qui s’y trouvent piégés.

À une centaine de kilomètres de Minbej, l’est de la ville d’Alep, contrôlé par les insurgés, est assiégé par les soldats du régime syrien. Les combattants du groupe Ahrar al-Cham ont annoncé sur Twitter le début de la « bataille » pour briser le siège imposé par les forces prorégime.  Ce siège fait craindre des risques de pénurie générale pour plus de 200 000 d’habitants d’Alep-Est. Par ailleurs, dans la province septentrionale d’Alep, au moins 21 civils ont été tués mardi dans des raids aériens vraisemblablement menés par des avions russes sur la ville rebelle d’Atareb, située à 35 km à l’ouest de la capitale provinciale, d’après l’OSDH, qui ajoute que ce bilan pourrait s’alourdir. Depuis qu’ils ont décidé de faire de la guerre contre l’EI leur priorité, Occidentaux et Russes se trouvent de fait alliés au régime syrien et à ses supplétifs kurdes et n’hésitent pas à bombarder sauvagement les populations civiles qui sont prises en otages dans les villes et villages sous le contrôle de l’EI.