Un cadre réglementaire pour la valorisation du biogaz

La valorisation du biogaz à partir des déchets issus des centres d’enfouissement technique (CET) et des stations d’épuration (STEP) bénéficie désormais d’un cadre réglementaire. C’est ce qu’a indiqué mardi à Oran la conseillère du ministre des Ressources en eau et de l’Environnement, Nacéra Bernaoui. La mise en place des mécanismes réglementaires, décrétés en mars dernier, consolide la stratégie nationale en matière d’environnement et de développement durable », a précisé Mme Bernaoui, à l’occasion d’une journée d’études sur les enjeux de la valorisation du biogaz. La concrétisation de la stratégie nationale s’est déjà traduite par la création de plus de 160 CET à travers le pays, et par la mise en place de STEP au niveau des wilayas, a-t-elle rappelé.

Cette stratégie a permis l’élimination de nombreuses décharges sauvages, a-t-elle souligné avant de mettre l’accent sur « les nouvelles exigences et les pistes prometteuses qui se profilent pour le futur », notamment dans les domaines du tri sélectif des déchets solides, du développement du recyclage, de la valorisation des déchets organiques par la production de compost, et de la récupération du biogaz au niveau des CET et des STEP. Mettant en relief les enjeux, Mme Bernaoui a expliqué qu’ils résident notamment dans « la mise à niveau des CET pour des raisons normatives et de sécurité » (le gaz méthane rejeté étant explosif), et dans « la préservation de l’environnement, sachant que le méthane est un gaz à effet de serre dont le pouvoir de réchauffement climatique est 29 fois plus fort que le gaz carbonique (CO2) ». La responsable a également insisté sur le fait que « la valorisation énergétique du méthane peut contribuer à réduire l’utilisation de l’énergie du réseau classique de Sonelgaz et, donc, est un élément qui contribue à préserver les ressources ». Interrogée par l’APS en marge de cette rencontre, Mme Bernaoui a fait savoir qu’une opération pilote d’exploitation du biogaz sera lancée après accomplissement des procédures réglementaires afférentes (avis d’appels d’offres).

Elle a signalé dans ce sens qu’une « forte demande » pour cette activité est d’ores et déjà exprimée par les acteurs du secteur industriel spécialisés en ce domaine, ce qui augure de « perspectives prometteuses quant à la mise en place d’une réelle économie verte ». La journée d’études a été organisée par le laboratoire « Innovation de produits et systèmes industriels » (IPSIL) de l’Ecole nationale polytechnique d’Oran (ENPO) en collaboration avec la Direction de l’environnement de la wilaya d’Oran et le Bureau « R20 Med » assurant la représentation méditerranéenne de l’Organisation non gouvernementale (ONG) R20 (Regions of climate action). Quelque 70 cadres, entre universitaires, directeurs généraux des EPIC-CET, représentants de l’Office national d’assainissement (ONA) et de STEP de différentes wilayas du pays, ont pris part à cette rencontre également marquée par la présentation de l’expérience de compagnies finlandaises versées dans la production d’énergie renouvelable à partir des déchets.La directrice de l’EPIC CET d’Oran, Dalila Chellal a signalé à cette occasion qu’environ 400.000 tonnes de déchets ménagers sont entassées chaque année au niveau des trois CET de cette wilaya. Une tonne de ces déchets peut générer à elle seule jusqu’à 200 m3 de biogaz, a-t-elle fait savoir.