Un militaire russe explique comment le Pantsir syrien a été atteint

Le fait qu’un missile israélien ait pu atteindre un système anti-aérien Pantsir-S syrien a attisé la curiosité des experts militaires. Un complexe opérationnel Pantsir-S n’aurait jamais permis à un missile de l’atteindre, affirme à la chaîne russe RT l’ancien commandant adjoint des forces aériennes russes. Ainsi, le système antimissile était soit désactivé, soit à court de munitions, estime-t-il. Il ne pourrait y avoir que deux explications à la frappe de l’armée israélienne contre des cibles militaires en Syrie, qui n’a pas été repoussée par le système a constaté dans un entretien à RT Aytetch Bizhev, ancien commandant adjoint de l’armée de l’air russe. «La première [possible explication, ndlr] est que les réserves de munitions du complexe étaient épuisées. Deuxièmement, il pouvait être tout simplement désactivé, n’étant pas prêt au combat», a-t-il expliqué. En cela, M.Bizhev a insisté sur le fait qu’il ne peut y avoir de troisième scénario car le Pantsir-S n’aurait pas permis d’être détruit.

«Quand le Pantsir est prêt au combat, il surveille constamment tout aéronef ennemi et a un temps de réaction très rapide. Il aurait alors abattu ces missiles de croisière soit à l’aide de ses canons soit grâce à ses propres missiles», a précisé M.Bizhev. Selon lui, les forces aériennes d’Israël ont profité de la géographie afin de prendre au dépourvu l’armée syrienne. «Peu importe que votre personnel soit bien entraîné et que vous ayez un bon équipement, vous savez que les délais d’accès aérien depuis Israël à la Syrie sont de zéro. De surcroît, les avions de chasse israéliens F-15 et F-16 ont réalisé les frappes sans entrer dans la zone de défense aérienne syrienne», a ajouté l’ex-commandant adjoint. «Ils se sont approchés à baisse altitude, puis sont apparus au-dessus du plateau du Golan, ont tiré et sont partis.» « Il faut entre trois et cinq minutes pour activer le système Pantsir-S car il est impossible de toujours le maintenir en état d’alerte, notamment parce que cela épuiserait les militaires », a ajouté M.Bizhev.

Les propos du militaire russe ont été confirmés samedi par des journalistes qui ont rendu publique une photo du Pantsir syrien endommagé. À en juger par l’image, tous les missiles ont été lancés, «ce qui est vu grâce à la saleté sur les tubes». Apparemment, «le Pantsir-S a déjà utilisé son approvisionnement de combat et attendait des recharges». «Le radar est en état passif, le complexe ne suivait pas le missile qui s’en approchait», a poursuivi le journaliste. «Le pied hydraulique est levé (en état d’alerte avant d’ouvrir le feu il doit être baissé pour stabiliser la position du véhicule).»«Du coup, le Pantsir-S  n’avait pas le moyen de contre-attaquer», a ajouté le journaliste militaire, Alexandre Kots.