Un nouveau bras de fer entre le pouvoir et le milliardaire Rebrab

Engagé dans un bras de fer judiciaire avec le gouvernement qui conteste la régularité du rachat des actions du groupe El khabar, le milliardaire algérien Issad rebrab vient de lancer un nouveau défi au pouvoir en déclarant qu’il compte mettre les actions qu’il détient dans le groupe El Khabar en vente à la Bourse d’Alger. Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa a répondu que son ministère n’interviendra pas dans les prérogatives de la Bourse d’Alger. On voit mal les responsables de la Bourse répondre positivement à la demande du milliardaire algérien dans la mesure où l’affaire d’El Khabar est actuellement entre les mains de la Justice.

Auparavant, Issad Rebrab n’a pas hésité à menacer le pouvoir d’ « entrer en politique » si jamais on continuait à lui dresser des obstacles devant ses projets économiques. Le gouvernement algérien aurait décidé de mettre un terme à la position de monopole du groupe Cevital dans plusieurs secteurs stratégiques à l’image du secteur agroalimentaire et c’est ce qui aurait poussé Issad Rebrab à contre-attaquer sur le terrain médiatique en rachetant le groupe El Khabar. Mais pour d’autres observateurs, le bras de fer entre le pouvoir et Rebrab n’a rien à voir avec son supposé monopole économique. Il serait plutôt lié au fait que Rebrab est suspecté par le cercle présidentiel de rouler pour les adversaires du président Bouteflika.

Le bras de fer entre le pouvoir et le milliardaire Issad Rebrab n’a pas laissé indifférents les politiques et les médias en Algérie. Une ligne de clivage est apparue à l’occasion de cette affaire entre d’une part les partisans du président Bouteflika et ses opposants. Ces derniers en ont profité pour exprimer leur soutien à El Khabar, ce qui équivaut à un soutien direct ou indirect à M. Rebrab. Parmi ces soutiens, nombreux sont ceux qui ont profité ou comptent profiter de la « générosité » du milliardaire algérien. Dans l’autre camp, c’est le secrétaire général du FLN, Amar Saadani qui est monté au créneau pour dénoncer les appétits démesurés de l’homme d’affaires algérien.