Zouiouèche préconise de fermer les unités de GNL d’Arzew

Dans une sortie médiatique qui peut paraître un peu excessive, l’ancien Pdg de Sonatrach, Nazim Zouiouèche a carrément soutenu que l’Algérie doit fermer les vielles unités de GNL d’Arzew qui consomment 1 ,5 milliards de m3 de gaz de plus que les nouvelles unités. Le pays doit en construire deux autres si nécessaire. Les unités de production de gaz naturel liquéfié (GNL) d’Arzew, GNL1 et GNL2, consomment énormément de gaz de gaz naturel pour leur production (entre 15 et 20%). Cette très grande autoconsommation « n’est plus tolérable en temps de chute des prix du gaz indexé sur celui du pétrole », estime l’ancien P-DG de Sonatrach sur Radio M.

Lors de son passage ce 29 mars à l’émission « L’Invité du Direct », M. Zouiouèche a expliqué que ces deux unités vielles de plus de 40 ans doivent disparaître et laisser place à de nouvelles moins consommatrices de gaz. « Les anciennes unités de GNL utilisent les turbines à vapeur dont l’autoconsommation varie entre 15 et 20%. Cela représente 1,5 milliards de m3 de gaz par an. Les nouvelles unités de GNL utilisent des turbines havy duty dont l’autoconsommation est de seulement 5% ». M. Zouiouèche soutient notamment : « On ne peut plus se permettre de perdre d’aussi grandes quantités de gaz ». L’Algérie dispose actuellement de quatre unités de production de GNL : deux fonctionnant avec des turbines à vapeur, et deux autres avec un système de Havy Duty.

Les usines à vapeur qui ont connu « une seule opération de revamping, dans les années 1990 », rappelle M. Zouiouèche, doivent être remplacées si c’est nécessaire par deux nouvelles unités, car la rémunération des prix du gaz à l’international ne justifie plus la perte de 20% de gaz naturel dans la production. Cependant, M. Zouiouèche a estimé que cette nécessité de construire de nouvelles unités de GNL devrait être évaluée en fonction de l’évolution du marché gazier de GNL. « Nous devrions voir s’il y a un marché suffisant. Comment allons-nous faire pour pouvoir obtenir d’autres parts de marché en dehors de nos marchés GNL traditionnels », a déclaré M. Zouiouèche. Pour les observateurs, l’intervention de M. Zouiouèche a le mérite de lancer un débat sur une question stratégique fondamentale mais ils estiment en même temps que la conjoncture actuelle de diminution des recettes pétrolières et gazières n’est pas la plus favorable pour envisager la fermeture des deux unités GNL d’Arzew.