Des députés européens appellent au respect du droit au Sahara occidental

L’affaire du navire européen key Bay est en train de prendre une dimension diplomatique. Des parlementaires européens ont interpellé mardi la Commission européenne sur le risque de violation par l’Union européenne (UE) du droit européen et international concernant le respect du principe de la souveraineté permanente du peuple du Sahara occidental sur ses ressources naturelles. Dans cette lettre signée par les eurodéputés Bodil Valero, José Bové et Florent Marcellesi, ces derniers mettent fortement en garde la Commission européenne sur les conséquences juridiques de l’importation par un Etat membre de l’UE d’une cargaison de l’huile de poisson en provenance du Sahara occidental sans le consentement de la population sahraouie. Selon ces parlementaires européens, une importante  cargaison de l’huile de poisson transportée par le navire européen Key Bay,  chargée à Laâyoune  au Sahara Occidental le 7 janvier, est attendue à Fécamp  (France) vers le 20 du même mois après une escale le 14 janvier au port de Las Palmas dans les îles Canaries (Espagne).

Les craintes des eurodéputés Bodil Valero, Florent Marcellesi et José Bové sont fondées sur le fait que le principe selon lequel les ressources naturelles doivent être exploitées au nom et dans l’intérêt de la population du territoire non-autonome n’est pas respecté au Sahara occidental et que l’indication de provenance de la marchandise est erronée. Ces derniers assurent que la cargaison de l’huile de poisson que transporte le Key Bay a été chargée au Sahara occidental et qu’elle a été faussement étiquettée d’origine marocaine par les autorités d’occupation qui ont fourni les « documments nécessaire à l’expédition ».

« Nous demandons à la Commission, en tant que garante de la norme juridique européenne, d’examiner cette question en urgence et de saisir les autorités françaises et espagnoles compétentes pour prendre les mesures appropriées avant que le navire n’arrive au port français de Fécamp le 20 janvier », ont-ils plaidé. Les eurodéputés se sont dits, à ce titre, « gravement préoccupés » par cette évolution, qui pourrait impliquer  « une violation directe du récent arrêt de la Cour de justice de l’UE (CJUE) sur les accord UE-Maroc » rendu le 21 décembre dernier. La CJUE, ont-ils poursuivi, soulignait « sans équivoque » que l’accord d’association UE-Maroc, ainsi que l’accord de libéralisation, ne s’appliquent pas au territoire du Sahara occidental.