La bataille pour le poste de vice-président a déjà commencé

L’élection présidentielle n’a pas encore eu lieu et voilà que les différents clans au pouvoir commencent à affuter leurs armes pour la prochaine bataille, celle qui verra la désignation d’un vice-président de la république après une révision de la Constitution. En effet, comme l’a promis le président Bouteflika dans son message de candidature pour un cinquième mandat, une « conférence nationale inclusive » devrait suivre la réélection du président Bouteflika. Cette conférence devrait déboucher sur un changement de la Constitution prévoyant notamment la création d’un poste de vice-président. Etant donné l’état de santé du président Bouteflika, le futur vice-président sera doté d’un véritable pouvoir présidentiel.

Dans ces conditions, il est naturel que le poste de vice-président concentre sur lui toute l’attention des différents clans au sein du pouvoir. Selon le site Maghreb Intelligence, l’ancien patron de la DGSN, Abdelghani Hamel aurait été récemment approché par le frère et conseiller du président de la république, le très influent Saïd Bouteflika. « Non, Abdelghani Hamel, l’ancien patron de la DGSN, la police algérienne, n’est pas mort. C’est du moins ce qu’assurent nos sources selon lesquelles Abdelghani Hamel pourrait revenir prochainement en force. Et pour cause, il a été approché officieusement pour le poste de vice-président, le futur poste stratégique prévu dans le cadre du « changement constitutionnel »… Ce dernier est, d’ailleurs, revenu en force en retrouvant ses privilèges d’antan : des gardes du corps, logement de fonction toujours occupé à Hydra et accueil avec tous les honneurs lors de ses déplacements à l’intérieur du pays ou à l’étranger. Mieux encore, Hamel est toujours suivi de près par les chancelleries étrangères. En France, il s’est déplacé récemment à trois reprises. Officiellement, pour se soigner. Mais en même temps, il en a profité pour rencontrer des émissaires de l’Elysée, certifient nos sources d’après lesquelles Hamel demeure jusqu’à aujourd’hui très apprécié par les diplomates français. »

Bien entendu, Abdelghani Hamel n’est pas seul en lice pour le poste stratégique de vice-président. D’autres sources, à l’instar de Mondafrique, estiment que Abdelmalek Sellal serait le favori dans la course pour la vice-présidence et bénéficierait à cet effet du soutien de Paris après que les dirigeants français se soient convaincus de la difficulté d’imposer la candidature de Ahmed Ouyahia, ce dernier ne faisant pas l’unanimité parmi les décideurs à Alger. Bien entendu, toutes ces « informations » sont à prendre au conditionnel. S’il est normal que la France cherche à peser sur les réformes en cours en Algérie et plus particulièrement sur la succession du président Bouteflika, il n’est pas dit que tous les décideurs algériens soient du même avis. Le clan présidentiel n’est pas seul. D’autres pôles de pouvoir veillent au grain, à commencer par le commandement de l’armée et les services de sécurité. La bataille pour le poste de vice-président s’annonce d’ores et déjà assez rude. Les prochains mois nous diront l’état du rapport des forces en Algérie.

Mohamed Merabet