L’Algérie, un partenaire clé de l’UE dans le domaine énergétique

Troisième fournisseur de l’Europe en gaz, derrière la Russie et la Norvège, l’Algérie restera un « partenaire clé » de l’Union européenne (UE) dans le cadre de sa stratégie visant à assurer la sécurité énergétique de l’Union, a affirmé, dimanche à Bruxelles, la porte-parole du Commissaire européen en charge du climat et de l’énergie, Anna-Kaisa Itkonen. « Les estimations de la consommation européenne de gaz, quel que soit le scénario, montrent que l’UE continuera à être un grand marché pour le gaz. L’UE restera en tout cas un importateur de gaz dépendant des fournisseurs externes. Dans ce contexte, l’Algérie continuera à être un fournisseur clé pour l’Europe, et pourra même augmenter ses parts de marché », a-t-elle déclaré à l’APS à la veille du forum d’affaires algéro-européen prévu mardi à Alger.

La nouvelle stratégie de l’Union de l’énergie adoptée, il y a un peu plus d’une année, par la Commission européenne mise sur le développement du GNL et met l’accent sur la construction de nouveaux terminaux et leur raccordement  au réseau européen de gazoducs, ce qui pourrait représenter pour l’Algérie « à la fois une opportunité et un défi », a estimé la porte-parole du Commissaire européen en charge du climat et de l’énergie, Miguel Arias Canete.  « Il y aura davantage de points d’entrée en Europe pour le gaz algérien, mais il y aura aussi davantage de concurrence de la part d’un nombre grandissant d’autres fournisseurs en gaz », a-t-elle avancé. La porte-parole du Commissaire Canete soutient que les infrastructures d’accès au marché européen ne posent pas de problème dans la mesure où « des infrastructures importantes de transport du gaz de l’Algérie vers l’Europe existent déjà », mais regrette qu’elles soient « sous-utilisées ». Selon elle, « le vrai défi se pose au niveau de la production : il faut relancer les investissements dans de nouveaux projets d’exploration et production de gaz ». Cependant, la relance de la production et de l’investissement dans ce secteur en Algérie « requiert un cadre règlementaire et des conditions dans lesquelles les compagnies étrangères opèrent », a-t-elle avancé.

Dans une contribution publiée début janvier par la revue « The Parliament », le commissaire européen à l’énergie avait relevé l’existence d’un « réel besoin » d’investissements dans de nouveaux projets d’exploration et de production de gaz en Algérie. « C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de travailler ensemble pour identifier les facteurs qui entravent les investissements et proposer des mesures incitatives à l’investissement », avait-il indiqué. Dans le cadre d’une revitalisation de sa diplomatie en matière énergétique et climatique, la stratégie pour une Union de l’énergie élaborée par la Commission européenne a souligné l’importance pour l’UE d’utiliser tous les instruments de sa politique extérieure pour établir des partenariats énergétiques stratégiques avec des pays producteurs et des pays ou régions de transit qui gagnent en importance, dont l’Algérie. A ce titre, la porte-parole de Canete a affirmé que « l’Algérie possède des ressources naturelles exceptionnelles », relevant son « potentiel énorme » en matière de gaz de schiste et des énergies renouvelables (APS)