L’opposition critique le projet de loi sur les élections

Le projet de loi relatif au régime électoral suscite visiblement les réserves des partis d’opposition qui y voient une tentative visant à amoindrir leur participation aux prochaines élections législatives. Pour le parti islamiste El Islah, ce projet vise à « limiter la participation aux prochaines échéances électorales à un nombre restreint de partis pro-gouvernement », ce qui donnera lieu à une carte politique « loin de la réalité ». Intervenant à l’ouverture de la session ordinaire du bureau de la wilaya d’Alger, le secrétaire général du mouvement El Islah, M. Ghouini a affirmé que les dispositions du projet de loi sur le régime électoral prévoient des dispositions qui « conduiraient incontestablement à l’exclusion arbitraire des partis de l’opposition », dont le taux de 4% exigé lors du dernier scrutin ce qui mettra, selon lui, les partis agréés et les listes indépendantes sur le même pied d’égalité.

De son côté, la Secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a fustigé vendredi « la manière expéditive avec laquelle sont traités des lois importantes au niveau de l’Assemblée populaire nationale (APN) et qui « ne sert pas l’exercice politique » dans le pays. Lors d’une rencontre avec les membres de la commission des travailleurs de sa formation politique, Mme Hanoune a qualifié la manière de débattre ces lois de « tentatives d’écarter l’opposition de la scène politique », ce qui représente « une déviation des principes fondamentaux de la démocratie et des libertés consacrés dans la constitution amendée ».

Intervenant lors de la conférence organisée jeudi dernier par les groupes parlementaires de cinq partis de l’opposition, le représentant du FFS, Chafaâ Bouaiche, s’est interrogé sur les raisons qui ont poussé le bureau de l’APN à programmer l’adoption d’un nombre aussi impressionnant de lois au cours du mois de Ramadhan. Le député du FFS est allé jusqu’à affirmer que l’ensemble des projets de loi qui sont soumis aux députés vise à «mettre fin à ce qui reste de la vie politique dans le pays». Il prend comme exemple l’article 73 du projet de loi relatif aux élections, lequel exige des partis politiques d’avoir obtenu 4% des voix aux élections précédentes en rappelant ironiquement que « Le FLN et Mobilis sont les seuls à pouvoir couvrir tout le territoire national». Le chef du groupe FFS a conclu en déclarant que son parti continuera à lutter pour «l’annulation de toutes les lois scélérates».

Les observateurs de la scène politique suivent avec amusement l’agitation des partis de l’opposition qui trouvent que le pouvoir a mis la barre trop haut en fixant le seuil d’éligibilité à 4%. En craignant d’être disqualifiés par la barre des 4%, les partis de l’opposition, jusqu’ici habitués aux quotas que leur attribuait généreusement le pouvoir, en contrepartie de leur participation à sa mise en scène « démocratique », montrent tout simplement qu’ils ne représentent pas grand chose dans la société…