Mohand Biri interpelle le maire de Quimperlé au sujet du MAK
Invité par la Ligue des droits de l’Homme de Quimperlé à donner une conférence sur « le présent et l’avenir du monde arabe », le journaliste algérien, Mohand Biri, ancien journaliste à La Tribune, ancien responsable du bureau d’Alger du Quotidien d’Oran, a décliné l’invitation pour ne pas cautionner la présence à cette manifestation du président du MAK. A cette occasion, Mohand Biri a interpelé le maire de Quimperlé (PS) dans une lettre dont nous reproduisons ci-dessous de larges extraits. Mohand Biri commence par justifier son refus de participer à la semaine en question et de donner sa conférence « Je ne peux, en aucun cas, cautionner la promotion d’un projet clairement ethniciste dont le racisme anti arabe et anti musulman est à peine déguisé. En encourageant une telle initiative, vous encouragez, Monsieur le Maire, et je tiens à vous le dire franchement ,un projet absolument contraire à toutes les valeurs républicaines et démocratiques ,valeurs qui constituent le fondement même des droits de l’Homme dans leur acception universelle. »
Mohand Biri interpelle également le maire de Quimperlé en lui demandant comment se fait-il qu’il invite seulement le dirigeant du MAK et non d’autres personnalités algériennes et ce, e,n contradiction avec le principe de pluralisme que la classe politique française ne cherche de chanter ? « Vous avez voulu inviter un président autoproclamé et d’un « gouvernement provisoire kabyle » sans aucune légitimité …Pourquoi pas ! Vous avez voulu inviter mouvement politique ethniciste, communautariste et clairement raciste …Pourquoi pas ! Est-il si difficile, Monsieur le Maire, d’inviter d’autres formations politiques et des intellectuels pour que le citoyen de votre ville soit informé dans un cadre pluraliste et contradictoire ? Pourquoi avez-vous, Monsieur le Maire, choisi la pensée unique d’un homme unique pour la promotion d’un projet unique ? Pourquoi, Monsieur le Maire, ce qui est valable en France et entre français ne serait-il pas valable en Algérie et entre algériens ? »
Dans son interpellation, Mohand Biri va plus loin. Il demande au maire de Quimperlé de faire preuve de prudence politique à défaut de considération morale. « Puisque les principes universels ne semblent pas vous convaincre, sachez, Monsieur le Maire, que le réalisme politique nous dicte, en toutes circonstances, la prudence et la recherche de l’intérêt … Est-il prudent, Monsieur le Maire, d’encourager un mouvement ethniciste, sachant qu’un tel acte ne peut être que préjudiciable à la crédibilité de votre parti, le PS, aujourd’hui au pouvoir, et à la majorité municipale que vous représentez présentement. Est-il de votre intérêt en tant que Maire, et en tant que citoyen français, de participer directement à un projet portant atteinte à la souveraineté nationale de l’Algérie et à la cohésion de son peuple ? » Dans le même ordre d’idées, Mohand Biri accuse ouvertement le maire (PS) de Quimperlé de participer, ne serait-ce qu’involontairement, à une entreprise de déstabilisation de l’Algérie : « Monsieur le Maire. la stabilité en Méditerranée occidentale est extrêmement fragile et suppose ,de la part de tous les politiques, beaucoup d’attention, de responsabilité et de lucidité. La plupart des régimes et forces politiques du monde arabe, notamment du Maghreb, sont irresponsables, devenant ainsi causes d’insécurité et d’instabilité pour l’ensemble de la région …En encourageant les pires forces politiques en Algérie, le très ethniciste MAK et son « gouvernement provisoire de Kabylie « , et ce, loin de tout débat pluraliste, j’affirme que vous participez, à votre échelle évidemment, à un projet de déstabilisation de mon pays et, conséquemment, de la région. »