Le département d’Etat épingle le gouvernement algérien

Le rapport du Département américain sur les droits de l’Homme en Algérie portant sur l’année 2015 ne diffère guère de celui qui a été consacré à l’année précédente. Le rapport de 47 pages du Département d’État américain sur la situation des droits de l’Homme et des libertés en Algérie pour l’année 2015 épingle à nouveau le gouvernement algérien. Le rapport résume la situation des droits de l’Homme dans notre pays en mettant l’accent sur trois grands problèmes : les atteintes aux libertés de manifestation et d’association, le manque d’indépendance de la justice et l’abus de détention arbitraire.

Le rapport aborde également la question sensible de la corruption qui constitue aussi bien un fléau social qu’un frein au développement des investissements économiques. Le rapport relève à ce sujet que même si des lois anticorruption sont mises en place, leur application demeure problématique. Au plan des libertés collectives et individuelles, le rapport d’État américain soulève les problèmes de la répression par le recours excessif à la force policière y compris des allégations de tortures. Le département d’État a sévèrement critiqué l’attitude des autorités algériennes sur le principe du respect des libertés de culte et les multiples atteintes aux libertés individuelles.

Le rapport rappelle tout particulièrement ce qu’il appelle « les discriminations sexuelles, les violences et le discours haineux envers la communauté gay et lesbienne ». Le rapport précise que l’homosexualité est punie par la loi par un emprisonnement de 6 à 3 ans et une amende de 1000 à 10 000 dinars. En outre, ce rapport se plaint de la situation des juifs, au nombre de 200 en Algérie, en notant un climat antisémite dans les réseaux sociaux et les tracas administratifs qu’ils subiraient comme si les autres 40 millions d’Algériens étaient exempts de ces « tracasseries administratives »… Si le rapport du Département américain contient effectivement des vérités incontestables sur l’état des droits d l’Homme en Algérie, les observateurs notent par ailleurs l’hypocrisie et le parti-pris flagrant de l’Administration américaine qui continue de soutenir un Etat voyou comme l’Etat colonialiste et raciste d’Israël et les pétromonarchies réactionnaires du Golfe…