Les réactions de la classe politique au scandale du manuel de géographie

Le scandale suscité par le nouveau livre de géographie à destination des élèves de 1ere année de l’enseignement moyen dans lequel l’Etat d’Israël figure sur une carte géographique à la place de la Palestine n’a pas laissé indifférente la classe politique. Les réactions de cette dernière sont partagées. Certaines ont tenté d’innocenter la ministre de l’éducation nationale alors que d’autres n’hésitent pas à pointer du doigt sa responsabilité politique. Du côté des partis au pouvoir, le RND, par la voix de son chargé de communication, Seddik Chiheb, a tenté de défendre la ministre de l’éducation nationale en prétendant qu’il s’agissait d’une erreur technique sans connotation politique.

Le dirigeant du petit parti soi-disant opposant Jil Jadid, Sofiane Djilali, n’a pas eu une position différente puisqu’il n’a pas hésité à accuser des cadres au sein du ministère de l’éducation qui seraient hostiles aux « réformes » de Benghebrit. Ces cadres auraient agi sciemment pour mettre en difficulté la ministre de l’éducation nationale selon lui. Seuls les partis de la mouvance islamiste (MSP, Nahda, parti de la construction nationale) ont exprimé une position claire mettant en cause l’arrière-plan politique et idéologique de la faute commise dans le livre de géographie. Ces partis estiment que cette faute s’inscrit dans un cadre plus général dans lequel un clan hostile aux constantes nationales cherche à imprimer une nouvelle ligne idéologique aux programmes scolaires sous des prétextes pédagogiques farfelus.

Les observateurs interrogés se disent étonnés de voir que seuls les partis de la mouvance dite islamiste se soient positionnés clairement contre la soi-disant « réforme » de Bengehebrit et consorts alors que les défis posés à l’école algérienne devraient concerner et mobiliser toutes les forces nationales par-delà leurs différences idéologiques et politiques. La réforme de l’école algérienne, nécessaire et souhaitée pour lui permettre de se hisser au niveau des défis pédagogiques de l’heure, est reconnue par tout le monde mais elle ne devrait pas, selon les observateurs, se faire au détriment des principes et valeurs de la société algérienne.