Ukraine : Américains et Russes négocient secrètement les termes de l’après-guerre

U.S. national security adviser Jake Sullivan speaks to reporters during a press briefing at the White House in Washington, U.S., July 11, 2022. REUTERS/Kevin Lamarque

12.11.2022. Le retrait de l’armée russe de Kherson n’a pas manqué d’être salué par les puissances occidentales alliées à l’Ukraine comme une « victoire extraordinaire ». Mais derrière les cris de victoire et les postures bellicistes, il se joue derrière les rideaux une autre bataille, diplomatique celle-là, entre les Etats-Unis e la Russie pour la gestion de l’après-guerre. En effet, des « fuites » distillées dans la presse américaine et notamment dans le Wall Street Journal ont laissé entendre que des proches conseillers des présidents américain et russe ont entamé des négociations secrètes en vue d’arrêter la guerre et pour s’entendre sur un certain nombre de dossiers sensibles dont celui du nucléaire civil ukrainien.

Selon le célèbre quotidien d’affaires américain, Jacke Sullivan, conseiller américain à la sécurité nationale, s’est entretenu récemment et à plusieurs reprises avec deux proches conseillers de Vladimir Poutine. Si la volonté commune de ne pas laisser le conflit dégénérer en conflit nucléaire était au centre des pourparlers, d’autres questions liées à des enjeux industriels et financiers comme la reconstruction de l’Ukraine ont également été abordées.

Faisant écho à ces discussions secrètes, le quotidien économique français La Tribune a écrit : « En filigrane de la guerre en Ukraine, à l’heure où l’on commence à parler négociations de paix sur fond de bras de fer entre Biden et Zelensky, il se joue aussi une sourde bataille sur l’avenir du nucléaire civil et l’influence des industriels américains et russes dans ce secteur clef. » Evidemment, ce que le quotidien ne dit pas c’est qu’une nouvelle fois, l’Europe, qui s’est alignée de manière inconditionnelle sur Washington dans ce conflit, risque d’être en fin de compte le dindon de la farce aussi bien sur le plan économique que sur le plan géopolitique.

Mustapha Senhadji