La Bible est plus violente que le Coran selon un chercheur américain

Un ingénieur développeur américain, Tom Anderson, a utilisé son logiciel d’analyse de textes sur l’Ancien Testament, le Nouveau, et le Coran. Selon ses résultats, la Bible est légèrement plus portée sur la destruction et le meurtre que le livre de l’islam. Le Coran parle plus souvent de joie que la Bible, qui elle, parle davantage d’amour.  « Le Coran est-il vraiment plus violent que la Bible ? » Tout est parti de cette question, que Tom Anderson, un ingénieur développeur de New-York s’est posée. En analysant la Bible complète et le Coran grâce à son logiciel comparatif, l’ingénieur en données informatiques s’est rendu compte que le livre chrétien contenait davantage d’allusions au « meurtre » et à la « destruction » que son homologue coranique.

En janvier dernier, Tom Anderson a constaté que, dans les débats, les récents épisodes terroristes étaient souvent associés à un « islam fondamentaliste », qui serait un foyer de violences exploité par les extrémistes. Selon certains, le Coran encouragerait davantage les actes brutaux comparé aux autres textes religieux. Or « pour comprendre une religion, il est tout à fait logique de commencer par examiner sa littérature », postule tout logiquement l’ingénieur américain. Et cela tombe bien, Tom Anderson a conçu un logiciel d’analyse de texte appelé Odin Text,  destiné à aider les chercheurs dans leur étude de documents. L’outil scanne froidement le contenu d’une œuvre et révèle des tendances dans le vocabulaire utilisé, en fonction de mots-clés choisis : le nombre de fois où le mot a été utilisé, ses synonymes, les termes liés au même champ lexical, ou encore sa proximité avec les autres vocables recherchés.

Sont donc passés sous l’œil mécanique du logiciel : l’Ancien Testament (dont les cinq premiers livres sont communs à la Torah, le livre sacré du judaïsme), le Nouveau Testament (associé à l’Ancien, il constitue la Bible chrétienne) et enfin le Coran. Pour comparer les trois livres, Tom Anderson a utilisé des repères autour des émotions humaines: la joie, l’attente, la colère, le dégoût, la tristesse, la surprise, la peur/l’anxiété et la confiance/croyance. OdinText a analysé 886.000 mots au total… le tout en deux minutes. Résultat de ce battle : la notion de « colère » est davantage utilisée dans la Bible (les deux Testaments) que dans le Coran, qui lui obtient un score plus élevé côté « joie » et « confiance/croyance », mais aussi pour ce qui est de la « peur/anxiété ». La surprise, la tristesse et le dégoût se retrouvent à parts égales dans les deux textes, précise l’analyste. La Bible se défend toutefois grâce à « l’amour » présent à 3% dans le Nouveau Testament, à 1,9% dans l’Ancien, contre 1,26% dans le Coran.

Vient ensuite la question essentielle : la Coran est-il plus violent que la bible ? Les réponses apportées par le logiciel battent en brèche les préjugés islamophobes en vogue aujourd’hui en Europe et en Amérique. Le « meurtre » et la « destruction » constituent 2,1% du livre des musulmans, contre 2,8% du Nouveau Testament et pas moins de 5,3% de l’Ancien Testament, soit plus du double par rapport au Coran. En regardant le concept « d’ennemis », c’est encore le plus vieux des textes chrétiens qui bat le record. 1,8% de son contenu en fait mention, suivi du Coran (0,7%) et du Nouveau Testament (0,5%). Le Coran évoque par ailleurs plus souvent « le pardon/la grâce » (6,3%) que les Nouveau (2,9%) et Ancien (0,7%) Testaments. Tom Anderson note toutefois que ce rapport est en partie dû à l’épithète « miséricordieux » fréquemment assorti au nom d’ « Allah ». « Certains pourraient exclure ce mot, considérant qu’il n’est qu’une étiquette ou un titre, mais nous pensons qu’il est signifiant, parce que la miséricorde a été préférée aux autres attributs comme ‘tout-puissant' », nuance-t-il. L’ingénieur américain se défend de prendre parti, mais il reconnaît dans sa conclusion qu’ « il semble juste d’en déduire que certains préjugés communément admis sur la perception de ces textes ne sont pas forcément porteurs de vérité ».