Une couturière algérienne qui expose à la Foire internationale de Paris menacée par des Marocains

12.05.2024. Le délire chauvin de nos voisins marocains a visiblement atteint un nouveau pic. Une couturière algérienne de Constantine, Lina Boussaha,qui participe à la foire internationale de Paris, avec ses créations vestimentaires, a été menacée par des nervis marocains sous prétexte que la couturière a exposé dans le stand algérien des « caftans marocains ».

Ce n’est pas la première fois que des énergumènes marocains revendiquent ainsi la paternité du caftan dont l’origine ottomane est pourtant attestée par les historiens même si l’Algérie, à l’instar d’autres pays, a introduit des modifications à ce costume. Tout est parti des visites du stand d’une couturière algérienne Lina Boussaha à la foire de Paris Porte de Versailles qui se poursuit jusqu’au 12 mai. La créatrice algérienne a exposé ses caftans et gandouras. Il ne fallait pas plus pour provoquer la colère d’une association marocaine actionnée par les services makhzéniens.

« Ils sont venus voir mes caftans. Ensuite, les menaces ont commencé. Sur mon compte Instagram, ils m’ont demandé d’enlever les caftans sinon ils vont me dénoncer à l’administration de la Foire. J’ai refusé », raconte la couturière constantinoise Lina Boussaha. L’association marocaine a même déposé une requête auprès de la direction de la Foire de Paris et demandé le retrait des caftans de la couturière algérienne. Après quelques éclaircissements, les responsables de la foire de Paris ont ignoré la demande saugrenue de la partie marocaine. « Ils sont venus, le responsable du stand Algérie leur a expliqué de quoi s’agissait-il, c’est-à-dire que le caftan n’est pas marocain, et que les Marocains ont pris l’habitude d’agir de cette façon contre les artisans algériens », explique la jeune couturière de 31 ans.

La couturière algérienne a reçu le soutien de nombreux Algériens qui ont réagi énergiquement dès qu’ils ont entendu parler des provocations marocaines. Les responsables de l’ambassade d’Algérie à Paris sont arrivés sur les lieux pour rassurer la couturière qui a du mal à comprendre la demande des Marocains. « Le caftan est d’origine turque. Il a été développé en Algérie. Le premier caftan a été fait et brodé dans ma ville, Constantine. Avec le temps, nos artisans ont créé des caftans en leur ajoutant des touches de modernité en fonction de ce que nous avons comme vêtements et autres pour les confectionner », a tenu à expliquer la jeune couturière. Cet incident qui risque de se répéter devrait inciter les autorités algériennes à classer le plus rapidement possible auprès de l’UNESCO toutes les créations matérielles et immatérielles algériennes que les Marocains cherchent à s’approprier indument. (Algérie solidaire)