Le bilan mitigé des drones turcs en Ukraine

Selon un récent bilan de l’état-major ukrainien, les pertes subies par les forces ukrainiennes face à l’armée russe s’élevaient à 18 500 soldats, 150 chasseurs, 134 hélicoptères et 676 chars, depuis le début de la guerre fin février. Dans un communiqué rendu public mardi, l’état-major ukrainien a indiqué qu’entre le 24 février et le 5 avril, l’armée ukrainienne avait détruit 1 858 véhicules blindés, 332 canons, 107 systèmes de missiles et 55 systèmes de missiles de défense aérienne., 7 navires et canonnières et 94 drones de l’armée russe. Bien entendu, il faut relativiser ces chiffres fournis par l’état-major ukrainien dans la mesure où dans toute guerre, il est difficile de faire la part des choses entre information et propagande. Mais une chose est sûre. Les pertes de l’armée russe ne sont pas négligeables même si le rapport des forces sur le terrain semble en faveur des forces russes.

Les pertes russes s’expliquent notamment par le fait que l’avantage est toujours en faveur des forces qui défendent en face de celles qui attaquent. Il faut ajouter à cela le fait que l’armée ukrainienne qui s’est bien préparée à cette guerre recourt à une tactique de guérilla mais pas n’importe quelle guérilla puisque cette dernière s’appuie sur des technologies militaires très modernes livrées par les alliés de l’Otan. Parmi ces technologies, les observateurs citent les missiles anti-char américains et britanniques mais aussi les drones turcs Bayraktar TB2. Les médias occidentaux n’ont pas manqué l’occasion de faire une grande publicité pour les drones turcs. Les quotidiens français Le Monde et Le Figaro sont devenus ces dernières semaines de véritables courtiers au service de l’entreprise turque dirigée par le gendre d’Erdogan qui fabrique ces drones et les exporte vers une dizaine de pays dont le Maroc qui en a commandé une douzaine d’exemplaires.

Sans minimiser le rôle de ces drones sur le champ de bataille ukrainien, il semblerait que leur bilan réel ne soit pas à la hauteur du mythe véhiculé par les médias occidentaux. Le site spécialisé dans les questions militaires Mena Defense a ainsi présenté un bilan plutôt mitigé en ce qui concerne l’engagement du Bayraktar en Ukraine :  » La destruction de plus d’une douzaine de drones Bayraktar TB2 fournis par le gouvernement turc aux forces armées ukrainiennes met à mal le mythe de l’arme miracle, né pendant le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh. Il semble que ce mythe ait été forgé par le fournisseur turc en raison de l’absence de tirs anti-aériens depuis le sol dans le Haut-Karabakh. Là où les APC et les chars arméniens tombaient facilement, c’est l’espace aérien dominé par les drones. L’engagement réel dans l’environnement contrôlé du champ de bataille a démontré que le Bayraktar TB2 est inefficace contre les SAM. »

AB