25 soldats maliens tués dans une double attaque terroriste

Au moins vingt-cinq soldats maliens et une quinzaine de jihadistes ont été tués lundi et mardi, lors d’intenses combats pour le contrôle de deux camps militaires à Boulkessy et Mondoro, dans le centre du pays. C’est l’attaque la plus meurtrière pour les forces armées maliennes, depuis le 17 mars dernier, lorsqu’une attaque jihadiste contre un camp de l’armée à Dioura avait fait près de 30 morts. C’est l’un des coups les plus durs essuyés depuis des mois par l’armée malienne et la force des pays du G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad et Niger), dont relève l’un des bataillons maliens attaqués lundi. Au moins vingt-cinq militaires ont été tués, et une soixantaine de soldats maliens sont portés disparus. L’armée a essuyé de lourdes pertes en matériel, a ajouté le gouvernement dans un communiqué.

Les forces armées maliennes et alliées, sont cependant parvenues à reprendre et conserver le contrôle des positions attaquées, à Boulkessy et, à une centaine de kilomètres de là, à Mondoro, ont indiqué les autorités, ajoutant que les combats se poursuivaient et qu’une opération « d’envergure » des forces maliennes mais aussi burkinabè, appuyées par la force française antijihadiste Barkhane était en cours pour neutraliser les assaillants Un deuil national de trois jours a été décrété à la suite de cet évènement dont le bilan risque de s’aggraver puisque’une soixantaine de soldats maliens sont signalés disparus. Si l’attaque n’a pas encore été revendiquée, elle apparaît pour les observateurs diplomatiques comme un symptôme supplémentaire de l’échec de la coopération sécuritaire en Afrique de l’Ouest structurée officiellement dans le cadre du G5 Sahel, un organisme sous contrôle français.

C’est cet échec annoncé du G5 Sahel qui explique la volonté sournoise du gouvernement français d’impliquer coûte que coûte l’Algérie dans le bourbier sahélien. Jusqu’ici l’Algérie refuse d’intervenir en dehors de ses frontières tout en ne ménageant pas son aide concrète aux pays voisins confrontées à la menace terroriste. Pour rappel, cette double attaque terroriste a eu lieu le jour même où se tenaient à Tamanrasset les travaux de la réunion ordinaire du Conseil des chefs d’état-major des pays membres du Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC), en présence des chefs d’état-major des quatre armées concernées, le Général-major Zerrad Cherif, chef du département Emploi-Préparation de l’état-major de l’ANP, le Général de corps d’Armée Ahmed Mohamed, chef d’état-major des Forces armées nigériennes, le Général de division Abdoulaye Coulibaly, chef d’état-major Général des Armées maliennes et le Général de division Mohamed Cheikh Mohamed Lamine Elamine, chef d’état-major de l’Armée nationale mauritanienne.

Mustapha Senhadji