56 ans après l’indépendance, la souveraineté nationale en danger

L’Algérie célèbre le 56ème anniversaire de l’indépendance, dans un contexte marqué par la montée des inquiétudes quant à la capacité du pays à sauvegarder sa souveraineté nationale chèrement acquise. Les défis externes sont énormes et touchent plusieurs secteurs dont celui qui se rapporte à la protection de la sécurité nationale dans un contexte d’instabilité régionale. Dans cette optique, le renforcement du front interne s’impose comme une nécessité vitale, d’où l’attachement des plus hautes autorités du pays à conforter la vocation sociale de l’Etat et ce, en dépit des tensions financières et budgétaire induites par les soubresauts du marché pétrolier.

Cependant, cette option sociale qui s’explique en partie par la volonté du pouvoir de maintenir la paix sociale est ouvertement mise en cause par des clans alliés à la nouvelle oligarchie qui ne cache plus son ambition de tout privatiser et de supprimer les subventions de l’Etat en vue de s’approprier la totalité de la rente pétrolière. La prise en otage de l’Etat par cette nouvelle oligarchie explique la difficulté de sortir du système bureaucratique rentier. En effet, alors que la crise pétrolière aurait pu constituer une opportunité pour sortir progressivement de l’économie rentière, le pouvoir continue de miser sur l’exploitation des hydrocarbures pour répondre aux exigences du développement économique et social, en n’hésitant pas ainsi à hypothéquer gravement l’avenir du pays.

56 ans après l’accession à l’indépendance, la souveraineté nationale de l’Algérie est menacée non seulement par les manœuvres des puissances étrangères qui ne cachent pas leur volonté de mettre la main sur ses richesses mais aussi par la tentative de la nouvelle oligarchie (la fameuse mafia politico-financière) de prendre le contrôle des institutions de l’Etat algérien au moyen de la corruption, du clientélisme et du régionalisme après avoir fait main basse sur les médias et les organisations patronales et syndicales. Le scandale de l’affaire de la cocaïne illustre jusqu’à quel point la corruption qui gangrène les appareils de l’Etat est devenue un danger pour la souveraineté nationale dans la mesure où le trafic de la cocaïne met l’Algérie devant des obligations internationales incompressibles et constitue une épreuve sérieuse pour la crédibilité de ses institutions.