La réunion de l’opposition n’a débouché sur rien de concret

La réunion de l’opposition à laquelle a appelé ce mercredi le dirigeant du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, a eu lieu avec la présence de plusieurs dirigeants de parti. Il y avait notamment le président du MSP, Abderrazak Makri, le président de Talai el Houriet, Ali Benflis, le président du parti El Fadjr al Jadid, Tahar Benbaïbèche, des représentants d’autres partis d’opposition comme le « front de la construction » et des personnalités indépendantes à l’instar de l’ancien diplomate et ministre de la communication , Abdelaziz Rahabi. A noter que les partis qui ont appelé au boycott, comme le FFS et le RCD, n’étaient pas présents. La veille, le candidat Ali Ghediri a fait savoir qu’il ne participera pas à cette réunion sans donner plus d’explications.

Comme c’était prévisible, la réunion n’a pas débouché sur la désignation d’un candidat unique, étant donné l’absence de consensus parmi les présents. Le dirigeant du MSP, Abderrazak Makri a commenté ainsi l’échec de cette réunion :« Je savais d’avance que cette rencontre n’allait déboucher sur rien de concret, car j’ai rendu visite un par un aux partis de l’opposition et je suis arrivé à la conclusion que les conditions politiques et psychologiques ne sont pas encore réunies pour un candidat unique. Je suis venu à la rencontre par respect au cheikh Djaballah et les autres personnalités ». Mais le dirigeant islamiste tient malgré tout à rappeler que « l’échec de l’opposition n’est pas l’échec du MSP qui a décidé d’engager la bataille électorale avec son propre candidat ».

Les observateurs qui ne sont pas étonnés par l’échec de la réunion à laquelle a appelé Abdallah Djaballah estiment que la division de l’opposition algérienne et son incapacité à s’entendre sur une plate-forme politique minimale risque de renforcer le camp de l’abstention lors du rendez-vous électoral du 18 avril prochain et par voie de conséquence le cinquième mandat tant controversé. Mais la division de l’opposition  ajoutée à sa faible capacité de mobiliser risque aussi de servir les forces occultes qui pêchent en eau trouble, celles-là mêmes qui appellent de façon anonyme à occuper la rue le 22 février au risque de provoquer des troubles à l’ordre public susceptibles de mettre en cause la paix civile. Seul bémol dans ce contexte délétère : Le dirigeant du MSP, Abderrazak Makri, a déclaré que son parti refuse le recours à la rue et à la violence pour exprimer sa volonté de changement.

Mohamed Merabet