L’Algérie dispose depuis 2015 d’une méga centrale spécialisée dans les nanotechnologies

L’attribution du prix de l’excellence scientifique de l’UA à un chercheur algérien en nanotechnologie est une occasion pour revenir aux progrès réalisés par l’Algérie dans ce domaine sensible. Pour rappel, la première méga centrale technologique à l’échelle africaine, dédiée à la fabrication des puces et circuits électroniques, et spécialisée en nanotechnologie, a été inaugurée en octobre 2015 à Tipasa. Qualifiant cette réalisation de « joyau de la technologie » et de « fleuron de la recherche en Algérie », le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Hafidh Aourag, avait affirmé à cette occasion que cette centrale « stratégique » créera une « révolution » en matière de nanotechnologie et de fabrication de puces électroniques, et autres systèmes de communication intégrés et composants électroniques.

Après la phase d’expérimentation au niveau du Centre de développement des technologies avancées (CDTA) de Baba Hassan (Alger), la centrale est entrée dans sa phase de production en vue de « sécuriser totalement les données électroniques en Algérie ». Auparavant, toutes les puces et composants électroniques, les puces des portables et autres puces utilisées dans les documents biométriques, à l’instar de la carte Chifa et des cartes bancaires, étaient importés de l’étranger. Avec la mise en service de cette centrale, les opérateurs algériens peuvent acquérir localement les composants électroniques, qu’ils étaient obligés d’importer. « La technologie que nous développons a été abandonnée dans d’autres pays pour des raisons de coût. Mais elle est encore très utilisée dans le monde par les industries. Elle en a encore pour 20 ou 30 ans avant de passer à une nouvelle génération », avait expliqué M. Aourag.

Quelque 25 chercheurs algériens ont travaillé sur ce méga projet technologique, d’un coût estimé à 22 millions de dollars, et dont les équipements ont été acquis des Etats-Unis, alors que la structure a été élaborée par des Allemands. « C’est un acquis important pour nous. Cette centrale est réalisée grâce à des compétences algériennes à 100%. Un chercheur algérien qui était établi en Suisse a choisi de rentrer au pays pour le servir et il a fait aboutir le projet, en collaboration avec de nombreux autres chercheurs algériens », a-t-il ajouté.La gestion de cette structure, financée à 100% par l’Algérie, a été confiée à un groupement de plusieurs ministères concernés, dont l’Enseignement supérieur, la Défense nationale, l’Intérieur, l’Industrie, la Santé et la Protection civile.