L’armée garde le cap sur l’élection présidentielle

Le vice-ministre de la défense nationale et chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, a levé le suspense qui entourait la question de l’élection présidentielle en déclarant ce lundi à partir de Ouargla qu’il n’ y a pas d’alternative autre que l’élection présidentielle si on ne veut pas faire perdurer la crise politique actuelle. Le chef de l’armée algérienne a ainsi démenti l’information répercutée par l’agence Reuters qui faisait état du report de l’élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain et la nomination d’une instance présidentielle provisoire en vue de gérer la période de transition.

Le chef d’état-major de l’ANP a justifié son attachement à l’option de l’élection présidentielle en indiquant que c’était la seule solution permettant d’éviter une situation de vide constittuionnel propice à tous les dérapages politiques. En réitérant sa volonté de faire respecter la constitution qui prévoit l’organisation d’une élection présidentielle trois mois après la déclaration de la vacance de la présidence de la république par le Conseil constitutionnel, le chef d’état-major de l’ANP n’a pas omis d’appeler les autorités à accélérer la mise en place des dispositifs permettant l’organisation de l’élection présidentielle dans les meilleures conditions. A cet effet, il a rappelé que la question la plus importante à ce jour reste l’installation d’une commission indépendante en vue de préparer et superviser l’élection présidentielle.

Les observateurs ne cachent pas leur étonnement devant cette sortie du chef de l’armée algérienne. Autant ils comprennent l’attachement de l’armée algérienne à la lettre de la Constitution pour éviter un vide constitutionnel susceptible d’être exploité par les aventuriers de tous bords, autant ils ne voient pas comment cette élection pourrait être organisée dans six semaines dans un climat politique marqué par le rejet du mouvement populaire des figures de l’ancien régime. C’est ce qui amène certains observateurs à penser que l’attachement de l’armée au principe de l’élection présidentielle ne signifie pas qu’elle s’opposerait à son report de quelques mois pour permettre à tous les protagonistes d’arriver à une solution consensuelle qui soit à la fois respectueuse de la volonté populaire et de la légalité constitutionnelle.

Mohamed Merabet