Les réactions après les frappes occidentales

Les premières réactions aux frappes militaires occidentales ayant visé trois sites stratégiques syriens semblent toutes aller dans le sens de la recherche de l’apaisement. Les Etats-Unis assurent que l’opération est terminée. Idem pour la France qui assure vouloir  « travailler dès maintenant » à la relance du processus politique, a déclaré le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian. « Un plan de sortie de crise doit être trouvé, avec une solution politique. Nous sommes prêts à y travailler dès maintenant avec tous les pays qui peuvent y contribuer. » Le ministre a par ailleurs jugé l’opération « légitime », « proportionnée » et « ciblée ».  » Le Royaume-Uni assure avoir « cherché tous les recours diplomatiques », mais « nos efforts ont été constamment déjoués », déplore la Première ministre Theresa May. « Il n’y a pas d’alternative à l’usage de la force pour dégrader et empêcher le recours à des armes chimiques par le régime syrien », écrit-elle.

La Turquie juge les frappes « appropriées » : « Nous saluons cette opération qui exprime la conscience de l’humanité tout entière face à l’attaque de Douma que tout porte à attribuer au régime » syrien, écrit le ministère des Affaires étrangères. Israël estime les frappes justifiées. « L’an dernier, le président américain Donald Trump a fait savoir que l’utilisation d’armes chimiques reviendrait à violer une ligne rouge », déclare un responsable. « Cette nuit sous la direction américaine, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont agi en conséquence. La Syrie continue ses actions meurtrières » Le Canada approuve les frappes, déclare son Premier ministre Justin Trudeau. L’OTAN « soutient les actions prises par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France contre les installations et capacités d’armes chimiques du régime syrien », par la voix de son secrétaire général Jens Stoltenberg. « Elles vont réduire la capacité du régime à mener d’autres attaques contre le peuple de Syrie avec des armes chimiques ».

Le régime syrien dénonce une « agression barbare et brutale », qui vise à « entraver » la mission de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Celle-ci doit entamer ce samedi son enquête à Douma sur l’attaque chimique présumée. La  Russie dénonce « un coup porté contre la capitale d’un État souverain qui a tenté pendant de nombreuses années de survivre au milieu d’une agression terroriste ». Le ministère russe des Affaires étrangères écrit que ces frappes contre la Syrie interviennent « au moment où elle avait une chance d’avoir un avenir pacifique ». Les frappes reviennent à « insulter le président russe » Vladimir Poutine, a estimé de son côté l’ambassadeur de Russie à Washington, Anatoli Antonov. « Nous avions averti que de telles actions appelleraient des conséquences ». L’Iran met en garde contre les « conséquences régionales ». A la veilles des frappes occidentales, l’Algérie, par la bouche de son ministre des affaires étrangères, avait rappelé qu’une action militaire contre la Syrie ne réglerait pas le conflit dans ce pays ravagé par la guerre civile et les interventions étrangères. De son côté, l’ONU a exhorté les États à la retenue. « J’appelle tous les États membres à faire preuve de retenue dans ces circonstances dangereuses et à éviter tous les actes qui pourraient entraîner une escalade de la situation et aggraver les souffrances du peuple syrien », a déclaré dans un communiqué son secrétaire général Antonio Guterres.