Des experts de l’OTAN soulignent le rôle de l’Algérie dans la sécurité régionale

Après Paris et Bruxelles, Washington a appelé la semaine dernière les autorités algériennes à respecter le droit des Algériens à manifester pacifiquement. Mais jusqu’ici les prises de position diplomatiques des grandes puissances et des organisations internationales sont restées modérées surtout que le professionnalisme des forces de l’ordre algériennes n’a laissé aucun prétexte à une quelconque ingérence étrangère. Cependant, pour les observateurs, la modération dont font preuve les capitales occidentales s’explique également par un autre souci d’ordre géopolitique.

En effet, l’Algérie constitue la clé de voûte de la sécurité régionale aussi bien dans la sous-région Afrique du nord que dans la sous-région sahélo-saharienne. Dans une récente déclaration, un expert de l’OTAN a souligné le rôle de l’Algérie dans l’architecture régionale de sécurité :  « l’Algérie est un « pays actif » en matière de dialogue politique et de coopération militaire avec l’OTAN, citant, dans ce sens, les différents exercices militaires conjoints entre l’Armée nationale populaire (ANP) et l’OTAN dans différentes disciplines« . L’expert a salué le rôle de l’Algérie dans la formation de « plusieurs missions africaines en matière de lutte antiterroriste (lutte contre des groupes terroriste ou le cyberterrorisme)« .  Les institutions sécuritaires algériennes « sont devenues plus ouvertes sur les sciences, les universités et les recherches scientifiques dans divers domaines« , a ajouté l’expert de l’OTAN.

Le même expert a souligné que l’Algérie « veille à l’établissement d’une coopération et à la vulgarisation de ce programme dans tous les pays du continent africain et non pas dans certains pays seulement ». Un autre expert de l’Otan spécialisé dans la lutte anti-terroriste a indiqué que « l‘Algérie a démontré, aux pays membres, y compris les Etats Unis, son expérience en matière de lutte anti-terroriste, à travers l’adoption d’un dialogue politique multidimensionnel pour la résolution de plusieurs crises ayant pu se développer en champs d’affrontements pour les armées de pays en manque d’expérience et d’équipements« . Selon les observateurs, et pour autant qu’il continue à faire face aux manifestations pacifiques avec le même professionnalisme et qu’il cherche à trouver rapidement une réponse à la hauteur des aspirations populaires, l’Etat algérien a toutes les ressources pour gérer la crise actuelle dans un environnement international marqué par l’attitude plutôt « compréhensive » de ses principaux partenaires internationaux.

Mohamed Merabet