Pressions du FMI et de l’UE en vue de supprimer les subventions

La presse nationale s’est fait l’écho de l’appel du président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) Ali Haddad en vue de réviser la politique des subventions actuellement suivie par le gouvernement algérien. Dans une déclaration à l’accent très provocateur le patron des patrons a averti les entreprises algériennes en affirmant que l’ère de l’assistanat est révolue et que désormais les entreprises incapables de rentabilité doivent laisser la place à d’autres. L’intervention de Ali Haddad a lieu au moment où le gouvernement se prépare à prendre des mesures de rationalisation des dépenses publiques dans le cadre de la mise en oeuvre de la loi des finances complémentaires (LFC) récemment adoptée par l’APN. Des rumeurs sur l’augmentation du prix de l’électricité et de l’essence circulent.

On ignore pour le moment si la sortie médiatique de Ali Haddad est concertée avec des membres du gouvernement (et notamment avec le chef du gouvernement Abdelmalek Sellal) ou s’il s’agit seulement d’un ballon de sonde pour voir un peu les réactions de la population et des syndicats. Les observateurs interrogés nous affirment qu’Ali Haddad n’agit pas de sa seule volonté. Il serait soutenu par le frère cadet et conseiller du président de la république, Saïd Bouteflika. Il y aurait donc plusieurs options économiques en compétition au sommet de l’Etat, l’une attachée à la politique des subventions et l’autre hostile, mais aucune n’a visiblement gagné définitivement

Mais ce qui est important à rappeler c’est que selon le ministre des finances, Abderahmane Benkhalfa, le FMI et l’UE, dans leurs récentes rencontres avec des membres du gouvernement, ont poussé ouvertement à la suppression des subventions de l’Etat et notamment le soutien aux prix des carburants, de l’eau, de l’électricité et des autres produits de base..Si personne ne discute l’urgence d’un débat autour de la politique sociale de l’Etat et de l’éventualité de sa réforme pour l’adapter à la nouvelle situation, en revanche, les partis et les syndicats, dans leur écrasante majorité, sont hostiles à la remise en question pure et simple de cette politique. En effet, dans la conjoncture actuelle, une remise en question trop brutale de la politique des subventions risque de provoquer des tensions sociales dangereuses pour la paix civile et la stabilité du pays.