Trump dévoile son plan de paix israélien

Le président américain a enfin dévoilé son « plan de paix » pompeusement baptisé « deal du siècle ». Il s’agit tout simplement d’un plan qui vise à satisfaire toutes les demandes de la partie israélienne sans tenir compte des revendications palestiniennes qui sont pourtant conformes à la légalité internationale et ce, à tel point qu’on pourrait parler d’un plan israélien. Un responsable palestinien a déclaré que le plan de Donald Trump était une copie d’un plan que les Israéliens leur avaient proposé en 2011 ! Le plan présenté par le président américain est une continuation d’un processus commencé il y a quelques années par la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël, la reconnaissance de l’annexion du Golan syrien, le refus de condamner les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée et enfin la suppression des aides humanitaires accordées aux Palestiniens.

Le « plan de paix » présenté par le président américain officialise ainsi la tentative d’imposer dans les prochaines années un Etat palestinien croupion sans aucune souveraineté sur son territoire puisque les colonies israéliennes échapperont totalement au droit palestinien. Idem pour le contrôle des frontières internationales qui continuera à être du ressort de l’Etat d’Israël sous prétexte de sécurité nationale. Dans ces conditions, on voit mal comment les Palestiniens vont accepter ce plan même s’ils ne semblent pas avoir les moyens de renverser la situation marquée par le fait accompli colonial.

Les observateurs expliquent le parti pris du président américain en faveur d’Israël par des raisons d’ordre politique et idéologique. Le président Trump a besoin de l’électorat évangéliste qui est farouchement prosioniste et il est entouré de conseillers acquis idéologiquement au projet sioniste. A la tête de ces conseillers, il y a justement son gendre, Jared Kushner, qui passe pour être l’architecte du plan de paix américain. Les divisions du monde arabe, dont certains Etats semblent être plus préoccupés par la menace iranienne que par l’expansionnisme israélien, ont sans doute favorisé la politique américaine.

Mustapha Senhadji