Une nouvelle campagne de désinformation contre l’ANP

La quotidien Ennahar, réputé proche de la présidence, a répercuté dans sa dernière édition l’information publiée par un site électronique suivant laquelle le directeur général de la sûreté nationale, Mustapha El Habiri, a mis fin aux fonctions du  responsable de la sécurité à l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger. Ce dernier est accusé de complicité dans la sortie du général-major Saïd Bey à destination de Paris en compagnie de sa famille le mardi dernier malgré une interdiction de sortie du territoire national (ISTN). Officiellement, rien n’a filtré sur les raisons qui ont poussé la Justice militaire à signifier à l’ancien patron de la 2eme Région militaire l’interdiction de sortie du territoire national. Cela n’a pas empêché Ennahar de reproduire des informations très graves de nature à porter atteinte à l’institution militaire. Sans avancer le moindre élément de nature à corroborer ses dires, le journal révèle que le tribunal de Blida aurait décidé de saisir les passeports de 5 généraux-major récemment démis de leurs fonctions dans le cadre d’une enquête préliminaire qui porterait sur un trafic d’influence en vue de s’enrichir illicitement.

Outre le général-major Saïd Bey, le journal cite notamment les noms des généraux-major Menad Nouba, Boudjemaa Boudouaour, Habib Chentouf, Chérif Abderrazak. Pour les observateurs qui connaissent bien les arcanes du pouvoir algérien, ces prétendues révélations ne sont pas sorties par hasard. La question de la corruption est devenue la question numéro 1 pour l’opinion publique algérienne. En lançant une opération « mains propres » en vue de lutter contre l’argent sale, la présidence de la république (ou plus exactement les clans qui utilisent cette institution comme un paravent pour leurs agissements anticonstitutionnels) fait d’une pierre deux coups. Chercher à calmer la colère qui gronde au sein de la jeunesse algérienne et discréditer la seule institution encore debout en Algérie et qui continue de résister au clan présidentiel et à ses protecteurs français, à savoir l’ANP.

Ces mêmes observateurs font savoir que dans le cadre de l’enquête ouverte sur l’affaire de la cocaïne, l’ancien directeur des finances au Ministère de la défense nationale, le général-major Boudjemaa Boudouaour, est bien soupçonné de complicité avec le principal mis en cause, Kamel Chikhi dit le boucher, et ferait à ce titre l’objet d’une enquête judiciaire. Les adversaires de l’état-major de l’ANP au sein de la présidence auraient donc utilisé cette affaire pour entretenir l’amalgame et faire accroire que la majorité des chefs de l’ANP sont corrompus. Selon ces observateurs, ces soi-disant révélations font partie d’une campagne de désinformation montée par des laboratoires parisiens et leurs alliés en Algérie sinon comment expliquer qu’aucun représentant connu de la mafia politico-financière, dont les fortunes illicites en Algérie et à l’étranger sont connues de tout le monde, n’ait été inquiété jusqu’ici ?