Vers un partenariat stratégique avec la Chine

Dans le cadre de la diversification de ses relations économiques internationales, l’Algérie se dirige visiblement vers un partenariat stratégique avec la Chine. En effet, bien que la zone Europe continue d’occuper la majeure partie de ses échanges extérieurs (plus de 60%) pour des raisons à la fois géographiques et historiques, l’Algérie cherche à diversifier sa coopération économique internationale pour éviter tout excès de dépendance à l’égard d’un seul partenaire. Dans le cadre de cette politique d’ouverture, la Chine est partie pour occuper une place privilégiée pour plusieurs raisons. D’une part, la Chine constitue aujourd’hui la seconde puissance économique mondiale. A ce titre, elle dispose de capacités technologiques et financières qu’elle peut avoir intérêt à valoriser dans un pays solvable comme l’Algérie. D’autre part, la qualité des relations politiques et diplomatiques entre les deux pays peut conforter davantage la coopération économique entre les deux pays.

Contrairement à ce qui est prétendu ici et là à chaque fois qu’il y a un évènement marquant dans le cadre de la coopération algéro-française, l’Algérie est loin d’être une « chasse gardée française » même si la France continue de s’appuyer sur ses lobbies au sein de l’Administration algérienne pour sauvegarder ses positions sur le marché algérien, ce qui est de bonne guerre. Cependant, les observateurs estiment que les projets actuellement en cours de négociation avec des entreprises françaises sont importants mais à les comparer avec les projets évoqués récemment par le ministre de l’industrie algérien en présence du président de l’organisme de coopération chinois, ils ne permettent pas de conclure à une dépendance économique absolue de l’Algérie à l’égard de l’ancienne puissance coloniale. Cette dernière est obligée de tenir compte de nombreux concurrents européens et chinois sans parler des perspectives qui pourraient s’ouvrir avec des économies émergentes comme l’Inde, le Brésil ou la Turquie.

Dans ce contexte, le partenariat économique algéro-chinois semble se diriger progressivement vers un niveau qu’on peut qualifier de stratégique. Les Chinois sont ainsi invités par le ministre de l’industrie algérien à s’impliquer dans les secteurs d’avenir en Algérie comme l’exploitation du gisement minier géant de Gara Djebilet et le pôle sidérurgique qu’il va engendrer dans l’ouest du pays, la transformation du phosphate, des grands projets d’infrastructures comme la construction du nouveau port du centre et le montage de véhicules touristiques et de camions sans parler des projets touchant l’industrie de défense.

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