L’accord d’association avec l’UE a lésé l’économie algérienne
Lors du premier round formel de réévaluation de mars dernier, plusieurs motifs appuyant la décision algérienne de révision de l’Accord d’association avec l’UE, entré en vigueur en 2005, ont été présentés à la partie européenne. « Depuis la mise en oeuvre de l’Accord d’association, il est constaté que l’accord n’a pas eu l’effet escompté pour la promotion des exportations hors hydrocarbures et la relance des IDE, qui constituent pour l’Algérie deux objectifs motivant la conclusion de tout accord de libre-échange », lit-on dans le document présenté par la partie algérienne à la Commission européenne.Les facteurs à l’origine de ce constat sont multiples: ils sont à la fois endogènes et exogènes, note le document. Nonobstant les facteurs internes liés à l’offre, la partie algérienne considère que des facteurs externes « découragent » et, parfois, « freinent » les exportations algériennes vers cette zone.
Parmi les facteurs externes cités, « les conditions techniques et réglementaires de plus en plus exigeantes et difficilement maîtrisables par les opérateurs économiques algériens pour accéder au marché européen ». Il s’agit également du manque d’investissements européens tournés vers l’exportation à destination du marché européen ou de proximité, note le document. De 2005 à 2015, les pays de l’UE ont exporté vers l’Algérie plus de 220 milliards de dollars alors que les exportations algériennes hors hydrocarbures n’ont pas atteint les 14 milliards de dollars. En 2014, le niveau des importations en provenance de l’UE est passé à près de 30 milliards de dollars contre un niveau moyen annuel de 9 milliards de dollars avant l’entrée en vigueur de cet accord (entre 2002 et 2004). Les importations en provenance de cette zone sont constituées essentiellement des intrants, des équipements et de produits industriels finis à hauteur de 80 à 85% en moyenne annuelle, suivis des produits alimentaires avec une part variant entre 15 et 20%, précise aussi le document présenté lors de la dernière réunion bilatérale à Bruxelles.
Concernant les exportations algériennes hors-hydrocarbures vers l’UE, elles sont passées de 500 millions de dollars (avant la mise en oeuvre de l’accord) à seulement 1,5 milliard de dollars en 2015 avec une diminution sensible de 31% par rapport à 2014 (2,3 milliards de dollars). Durant cette période, l’UE a consolidé sa part de marché dans les importations algériennes, soit 50,6% en moyenne annuelle, et ce, malgré la concurrence ardue des produits asiatiques et certains produits de la Grande zone arabe de libre échanges (Gzale). « Cette consolidation est due essentiellement à la préférence tarifaire dont bénéficie l’UE par rapport au reste du monde (pays arabes non compris) », note le rapport. De surcroît, il a été observé « un attrait timide des IDE européens, notamment ceux orientés vers l’exportation dans les branches industrielles et filières agroalimentaires » (APS)