Mahieddine Amimour explique les revers de la diplomatie algérienne
Le tweet de Manuel Valls et la prise de position du sommet des pays du Golfe en faveur du Maroc continuent à créer l’évènement en Algérie. L’ancien ministre de la communication et de la culture et ancien ambassadeur à Islamabad, Mahieddine Amimour, est revenu sur les derniers développements de la scène diplomatique algérienne. Dans uné déclaration au quotidien arabophone Echorouk, M. Amimour reconnaît que le communiqué du sommet CCG-Maroc constitue un revers pour la diplomatie algérienne mais il minimise cet évènement en affirmant que les différends diplomatiques entre l’Algérie et l’Arabie saoudite ne datent pas d’aujourd’hui et sont plus profonds.
M. Amimour estime que la diplomatie algérienne a montré un certain décalage par rapport aux derniers développements qui constituent une atteinte aux intérêts nationaux mais il affirme en même temps que le recul de la diplomatie algérienne ne date pas d’aujourd’hui et ne s’explique pas seulement par des facteurs personnels comme la maladie du président Bouteflika. Pour M. Amimour, avec Lamamra ou Kissenger, les choses seraient pareilles du moment qu’on a un front intérieur aussi faible. M. Amimour estime, en effet, que l’Algérie a produit des personnalités politiques mais pas encore de classe politique capable de se ranger derrière l’Etat quand il s’agit de défendre les intérêts nationaux stratégiques dans les enceintes internationales.
Cependant, tout en avançant une analyse pertinente pour expliquer les revers de la diplomatie algérienne, M. Amimour n’a pas pu s’empêcher de se contredire quand il a prétendu que le recul de la diplomatie algérienne a commencé depuis le passage d’Abdelaziz Belkhadem à la tête du ministère des affaires étrangères. M. Amimour reproche notamment à M. Belkhadem sa « proximité » supposée avec l’Arabie saoudite. Les observateurs qui connaissent bien de l’intérieur le ministère des affaires étrangères relativisent ce jugement et affirment que le passage de M. Belkhadem à la tête de ce ministère fut de courte durée et ne pouvait pas changer les rapports de forces instaurés depuis des longues années. Ces observateurs trouvent assez curieux que M. Amimour qui connaît bien de l’intérieur l’Administration algérienne et qui a eu affaire personnellement au puissant lobby francophile au sein de l’Etat n’ait pas dit un mot sur l’influence néfaste de ce courant sur la conduite de la diplomatie algérienne et les relations avec les pays arabes dans la mesure où l’influence de ce lobby ne s’arrête pas aux autres domaines connus: économie, éducation, médias,etc.