Le milliardaire kabyle Issad Rebrab classé 6eme fortune en Afrique
La fortune du patron de Cevital M. Issad Rebrab a été classée la 6ème fortune en Afrique, d’après le dernier classement du magazine américain Forbes, qui a publié le 1er février sa liste annuelle des milliardaires africains. Selon Forbes, la fortune du PDG de Cevital a progressé de 1 milliards de Dollars en un an, en passant de 3 à 4 MDS de Dollars, ce qui lui fait gagner 3 places sur le podium des milliardaires africains, en passant de la neuvième à la sixième place. Forbes a noté également que le top 5 est resté inchangé. Comme les précédents classements, la première fortune africaine est détenue par le géant nigérian du ciment Aliko Dangote, avec 12,2 milliards de dollars, suivi par le Sud-Africain Nicky Oppenheimer avec 7.7 MDS de Dollars, dont la famille a occupé une place centrale dans le commerce des diamants pendant près d’un siècle, avant de vendre en 2012 ses parts de l’entreprise De Beers.
La troisième fortune africaine appartient à un autre sud-africain, Johann Rupert, le président de la chaîne de luxe suisse Compagnie Financière Richemont, dont la fortune est estimée par Forbes à 7,2 milliards de dollars. La quatrième fortune africaine revient au patron égyptien d’Orascom avec 6.8 MDS de Dollars, et Mike Adenuga parton de l’opérateur télécom Globacom, détient quant à lui la cinquième fortune africaine avec 5.3 MDS de Dollars. En outre, le magazine Forbes a observé l’arrivée de nouveaux milliardaires, comme le Zimbabwéen StriveMasiyiwa, classée à la 14ème place avec une fortune estimée à 1,7 milliard de dollars, (actif dans les télécoms avec Econet Wireless Zimbabwe et Liquid Telecom). Le banquier sud-africain Michiel Le Roux, fondateur de Capitec Bank, apparaît quant à lui à la 19e place, avec 1,2 milliard de dollars. Le minier sud-africain Desmond Sacco, président d’Assore Group, dont la fortune était estimée à 680 millions de dollars en 2014, passe cette année la barre du milliard : avec 1,1 milliard de dollars, il est à la 21e place du classement.
La première remarque qui saute aux yeux à l’examen de ce classement est qu’à la différence des plus grandes fortunes africaines qui activent tous dans des secteurs productifs à haute valeur ajoutée, le milliardaire kabyle est le seul qui a fait sa fortune dans des activités d’import-export à l’ombre d’une bureaucratie complice. En effet, M Rebrab a commencé sa carrière économique par l’exportation des déchets ferreux d’El Hadjar puis par l’importation du sucre, une activité réservée à quelques barons protégés par le pouvoir. Ce n’est que plus tard qu’il s’est décidé à passer à une activité pseudo-industrielle de transformation et de montage. Les observateurs qui connaissent bien les rouages des affaires en Algérie insistent sur le fait que ce milliardaire n’aurait jamais pu amasser une telle fortune en si peu de temps sans la complicité de cousins et copains influents au sein du système. Les mêmes observateurs rappellent que M. Rebrab n’est pas seulement un homme d’affaires puisqu’il est aussi un patron de presse (il est propriétaire du quotidien franco-berbériste Liberté et d’une radio à Béjaïa) et a tenté sans succès de s’approprier la chaîne de télévision privée KBC. Son refus de soutenir la campagne pour le quatrième mandat de Bouteflika en 2014 lui a valu une disgrâce auprès du pouvoir mais sans grandes conséquences sur ses affaires en Algérie. Aux dernières nouvelles, il semblerait que sur le conseil de ses amis aussi bien français qu’Algériens, il serait tenté de faire son retour au sein du FCE pour mieux profiter des perspectives d’affaires qui se profilent à l’horizon dans le cadre de la nouvelle offensive économique orchestrée par le Medef en Algérie.