L’Algérie reporte la signature du Protocole de libre circulation des personnes
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika aux travaux du Sommet extraordinaire de lÆUnion africaine (UA) consacré au lancement officiel de la Zone de libre échange continentale (ZLEC), a affirmé mercredi à Kigali que l’Algérie avait reporté la signature du Protocole de libre circulation des personnes pour ne pas ouvrir la voie à la migration clandestine.
Dans une déclaration à la presse en marge de ce sommet, le Premier ministre a fait savoir que « l’Algérie a reporté la signature du Protocole de libre circulation des personnes pour ne pas ouvrir la voie à la migration clandestine, même si elle s’est engagée à aider les réfugiés se trouvant sur ses territoires, pour des considérations humanitaires ». Il a indiqué, en outre, que « l’intégration maghrébine, pas encore concrétisée pour des raisons que tout un chacun connait, peut s’insérer dans la complémentarité africaine ». Par ailleurs M. Ouyahia a assuré que » l’Algérie, connue pour ses positions inébranlables ne souffrant aucune ambiguïté, poursuit sa marche sur la même voie et confirme, à nouveau, qu’elle est l’instigatrice des différents fora africains, et qu’elle est toujours présente en force ».
Les arguments avancés par Ahmed Ouyahia pour justifier le report de la signature du Protocole sur la libre circulation des personnes en Afrique n’ont pas convaincu les observateurs. D’abord, rien n’empêchait l’Algérie d’avancer des modifications au texte final du Protocole de l’Union africaine de nature à freiner sur le plan juridique les pratiques visant à alimenter la migration clandestine. Ensuite, un Protocole sur la libre circulation des personnes ne signifie pas que les Etats n’ont plus le droit de réglementer l’entrée et le séjour des étrangers sur leur territoire. Le report de la signature du Protocole de l’Union africaine par l’Algérie risque malheureusement d’être mal interprété à un moment où des voix hostiles à l’Algérie cherchent à exploiter les dépassements qui ont eu lieu lors du rapatriement des migrants subsahariens pour nuire à l’image de l’Algérie en Afrique.