La France souhaite des élections « transparentes » en Algérie
Cela peut paraître déplacé mais c’est un fait et il faut faire avec. Le Conseil des ministres français a évoqué la prochaine élection présidentielle algérienne prévue pour le 18 avril prochain. Peu de chose a filtré de la réunion mais les médias français croient savoir que le conseil des ministres français s’inquiète sérieusement de l’évolution de la situation politique en Algérie. Le porte-parole du gouvernement français, Benjamin Griveaux, qui a révélé que la question de l’élection algérienne a été évoquée lors du Conseil des ministres du mercredi, a parlé d’ « un pays ami » et « un partenaire important auquel nous rattachent des liens d’une exceptionnelle densité ».
Bien-sûr, le gouvernement français reste prudent lorsqu’il communique sur l’élection présidentielle algérienne : « On a pris note de la décision du président Bouteflika de se porter candidat à l’élection présidentielle qui se tient en Algérie le 18 avril prochain, et on souhaite que cette élection se déroule dans les bonnes conditions en assurant la transparence de la campagne« , a déclaré le porte-parole du gouvernement français non sans préciser : « « C’est au peuple algérien et à lui seul qu’il revient de choisir ses dirigeants, de décider de son avenir et cela, dans la paix et la sécurité (…). Nous formons le voeu que cette élection donne à l’Algérie l’impulsion nécessaire pour faire face aux défis qui sont les siens et pour répondre aux aspirations profondes de sa population ».
Pour les observateurs, c’est bien normal que le gouvernement français suive de près l’élection présidentielle algérienne et ses éventuels rebondissements étant donné l’importance des intérêts français en jeu en Algérie. Les tentatives d’ingérence française dans les affaires intérieures algériennes ne datent pas d’aujourd’hui. La France, qui peut compter sur ses amis au sein du pouvoir algérien, aurait souhaité un scénario plus favorable dans le cadre d’une succession qui verrait l’arrivée au pouvoir d’un président plus « coopératif » comme Ahmed Ouyahia ou Abdelamalek Sellal à défaut d’une personnalité qui viendrait directement de l’opposition dite « démocratique » dont les attaches culturelles et idéologiques avec la France ne sont un secret pour personne.
Mustapha Senhadji