Le président Tebboune réaffirme les principes de la diplomatie algérienne fondée sur le non-alignement
30.12.2022. Comme il fallait s’y attendre, le journaliste du Figaro n’a pas manqué d’interroh=ger le président Tebboune sur les relations qu’entretient l’Algérie avec la Russie sur fond de la guerre qui se déroule en Ukraine. Ce fut l’occasion pour le président Tebboune de réaffirmer les principes de non-alignement qui ont toujours guidé la diplomatie algérienne.
A une question sur la crise en Ukraine et sur la position de l’Algérie face à ce conflit, le Président Tebboune a affirmé : « Je n’approuve, ni ne condamne l’opération russe en Ukraine. L’Algérie est un pays non aligné, et je tiens au respect de cette philosophie. Notre pays est né pour être libre« . En rappelant la constante diplomatique du non-alignement algérien, le président Tebboune a ainsi mis fin aux campagnes médiatiques tendancieuses qui cherchent à présenter l’Algérie comme un satellite de la Russie dans la région sous prétexte que 80% des équipements militaires algériens sont d’origine russe.
Bien-sûr, le président Tebboune savait très bien que le journaliste français a en tête le fait que l’Algérie s’est abstenue lors du vote à l’Onu à propos de l’invasion de l’Ukraine ou quand la Russie a décidé d’annexer les territoires russophones de l’est de l’Ukraine. Faisant un parallèle avec ce qui se passe de par le monde, le président de la République a notamment pointé du doigt le deux poids, deux mesures de la « communauté internationale » en affirmant qu' »il serait bon que l’ONU ne condamne pas uniquement les annexions qui ont lieu en Europe« , avant de s’interroger sur l’annexion du Golan par l’entité sioniste ou du Sahara occidental par le Maroc.
L’entretien accordé par le président Tebboune au quotidien français Le Figaro a été l’occasion de rappeler les positions de l’Algérie concernant la situation qui prévaut dans la sous-région du Sahel et que l’intervention française n’a pas arrangé. Le Président Tebboune a fait observer que « la dislocation de la Libye a facilité le transfert d’armes lourdes » dans cette région, affirmant à cet effet que « le règlement de la situation sur place passe évidemment par l’Algérie« . « Si on nous avait aidés dans l’application de l’accord d’Alger de 2015 pour la pacification de cette zone, on n’en serait pas là« , a-t-il relevé, ajoutant dans un clin d’oeil à peine voilé en direction des puissances étrangères qui interviennent dans ce pays que « dans cette crise, l’Algérie a un raisonnement de voisin, elle ne fait pas de géopolitique, comme d’autres ». Dans le même sillage, il a souligné que « nous vivons en bonne entente avec nos frères maliens depuis plus d’un siècle« , précisant que « pour ramener la paix, il faut intégrer les gens du Nord du Mali dans les institutions de ce pays » et que « le terrorisme n’est pas ce qui me préoccupe le plus, nous pouvons le vaincre« . « Je suis beaucoup plus inquiet par le fait que le Sahel s’enfonce dans la misère. Là-bas, la solution est à 80% économique et à 20% sécuritaire« , a-t-il déploré.